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Renault 5 n°127 Bouille / Morel

jeudi 21 septembre 2006, par Jeff

Pour ce premier Dakar, bon nombre de véhicules à priori conçus pour l’Europe ont osé aller affronter les pistes africaines, avec quelques menues préparations. C’est le cas de la Renault 5 de Pierre Bouille et Gilles Morel, deux exploitants agricoles de 26 et 28 ans n’ayant jamais participé à aucun rallye, encore moins en Afrique, Piche.

En fait, ils rachètent une R5 à un pilote local, M. Boudard, qui a déjà participé à quelques cross régionaux à son volant. Pour 8000F, la petite renault est à eux. Ils décident donc de la préparer à ce Dakar avec l’aide de M. Mercier, agent Renault local qui leur prête son atelier. Le moteur est à peine gonglé ( juste des soupapes du moteur 1100 de la R6), mais le gros de la préparation va porter sur le renfort de la voiture : tout a été revu, barres stabilisatrices, barres de torsion, amortisseurs, plus quelques accessoires comme un radiateur surdimensionné avec 2 ventilateurs (dont un commandé manuellement), un radiateur d’huile avec prise de température et de pression, pompe a essence électrique, filtre à air avec décanteur et élément filtrant spécial (fabrication Mercier).

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La R5 sortie du parc

Bien entendu, au niveau de la carrosserie, différents blindages ont été adaptés, les ailes ont été découpées et le pot est monté sur le toît pour le franchissement de gués.

Voilà comment est parti cet équipage pour un budget total de 35000F à l’époque, voiture, préparation, assurance, essence et retour compris ! Je tiens à remercie M. Gilles Morel qui m’a fait passer les photos de sa voiture et surtout des articles de presse locale de l’époque qui racontent leur périple ! Malgré leur inexpérience pour ce premier Dakar (on verra que pour Pierre Bouillé, il en sera tout autrement par la suite), l’équipage n°127 s’en tire plutôt bien à peu près jusqu’à Niamey,mis parcours. Le prologue et la traversée jusqu’à Alger se passe bien même si Gilles Morel se souvient d’un accueil difficile à Alger avec quelques jets de pierres sur les voitures (il en sera tout autrement sur le reste du parcours). Par contre, sur le sol Africain, les petits ennuis vont commencer :

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Plantage dans le désert

Tout d’abord, ils s’apercevront que leurs pneus de cross (voir origine de la voiture) ne sont pas du tout adaptés au terrain. Ils passeront même un soir au bivouac à découper les crampons de leurs pneumatiques avec un couteau !!! Dans la première spéciale Reggane- In Salah, ils cassent un cardan qu’ils doivent réparer le soir même avant de repartir le lendemain pour Tam.

L’étape suivante sera plus difficile : 4 ou 5 ensablements (ces fichus pneus !!) et la collerette de radiateur qui se déssoude...ils doivent s’arrêter tous les 20 km pour faire le plein d’eau !!! Malgré ces quelques soucis, la petite R5 tient toujours le rythme et pointe entre la 70 et 80ème place régulièrement jusqu’à mis parcours. Par contre, au cours de l’étape Agades-Tahoua, le vent fait que du sable pénètre dans l’embrayage et le démarreur (pourtant protégé par une tôle spéciale !!). La R5 doit être remorquée pendant 150Km par le Range d’un autre concurrent originaire de la même région : Gérard Sarrazin. Il faudra 12 heures pour faire 400km mais c’est malheureusement la mise hors course. Nos deux amis laveront l’embrayage au jet pour permettre à la R5 de continuer jusqu’à Dakar par les pistes goudronnées. La voiture verra donc Dakar et apparaitra même dans les classements officiels de l’époque (74ème) qui classa tous les véhicules présents dans la capitale sénégalaise. Dernière petite anecdote pour la R5 du rallye de 79 : toutes les affaires personnelles de l’équipage seront volées dans la voiture en attendant qu’elle soit placée dans le bateau les ramenant en France !!

La R5 coule toujours des jours paisibles dans la propriété de Pierre Bouillé où elle est quasiment dans son jus de l’époque. Ce fut le seul Dakar de Gilles Morel. Quant à Pierre Bouillé, ce fut le début de nombreuses participations avec un exploit en 83 aux côtés de Sarrazin où ils finirent 4ème du Dakar, puis des participations officielles pour Citroën sur la visa en 84 (la seule qui arriva !) et sur Ivéco d’assistance en 85.

Vidéo du prologue

Voici une courte vidéo de la Renault 5 n°127 Bouille / Morel, durant le prologue.

Portfolio

La R5 sortie du parc Plantage dans le désert La R5 à Arlit à l'attaque dans le désert Au ravitaillement A la frontière Départ de spéciale La R5 dans le garage de P. Bouillé. La R5 dans le garage de P. Bouillé. La R5 dans le garage de P. Bouillé. La R5 dans le garage de P. Bouillé.

P.-S.

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