Rien au départ ne laissait penser que Claude Zunino et François Voirin partiraient sur un tel véhicule puisque dans un premier temps, ils avaient jeté leur dévolu sur un bon vieux Toyota BJ. Et puis, ils découvrent ce Chevrolet, alors adapté en dépanneuse, à vendre. Le coup de coeur opère et le choix est fait : ils participeront au Dakar 81 sur ce véhicule !! Profitant d’un garage automobile à leur disposition, ces deux amis exploitants forestiers vont passer d’innombrables heures à préparer leur Chevrolet pour l’adapter à l’Afrique et surtout au Dakar.

Il sera entièrement démonté puis remonté par les deux compères qui referont tout sur la voiture : pont (véhicule 2 roues motrices !!!), moteur, faisceaux électriques, arceaux (on en reparlera), ...Bref, tout est revu et remis en état.

Sans aucun sponsor, l’équipage se présente donc fin prêt à Paris pour les vérifs. Et ça commence mal !!... En effet, nos deux pilotes n’avaient prévu qu’un arceau 4 points pour la caisse arrière du véhicule !! Or, le règlement est précis, il faut un arceau 6 points protégeant l’habitacle. Thierry Sabine indiquera alors à Zunino et Voirin l’adresse d’un de ses amis qui pourra refaire l’arceau aux normes.

Ce sera ainsi fait mais le travail, s’il correspond au règlement décevra les deux forestiers qui considèrent que le chevrolet est "défiguré". L’arceau rajouté prend en effet appui sur la partie arrière, et vient traverser le toit pour renforcer l’habitacle !!!

Qu’à cela ne tienne, le Chevrolet est conforme et pourra participer au rallye !

Le prologue se passe plutôt pas mal pour le Chevrolet avec un 136ème temps au général à l’issue des prologues d’Olivet et des garrigues. Malgré le poids élevé, la faible puissance, et l’absence d’assistance, l’aventure peut commencer en terre Africaine !!!

La "vraie" course en Algérie ne posera pas de problème particulier malgré ses deux roues motrices. Les premières spéciales qui rejoignent Guerrara puis 4 Chemins se passent plutôt bien avec un 160ème temps puis un 128ème !!! Pourtant, entre l’Algérie et le Mali, le roulement du pont Ar va se détruire et il n’y a plus d’huile pour le lubrifier. Malgré une partie arrière chargée de matériel, ils n’ont pas la pièce pour réparer ou changer, et, la mort dans l’âme, ils doivent se résoudre à abandonner.

Sans autre solution possible, ils décident de rejoindre un camp russe dont on leur a parlé à une trentaine de kilomètres en roulant à 5 à l’heure, pont ouvert, en espérant arriver sans dégats irrémédiables !!!. Ils vont y rester trois jours afin de remettre en état le Chevrolet et adapter des pièces russes pour leur engin...américain( !).

Hors course, ils remonteront en France par la Transaharienne sans grande difficulté ni autre problème.

Le Chevrolet sera vendu et il existe toujours, chez un collectionneur qui s’est empressé de démonter cet arceau traversant l’habitacle !

L’année suivante, l’équipage voulu repartir mais des problèmes de santé mirent fin à leur projet. Ce sera donc la seule participation pour cette équipage et la seule présence pour un Chevrolet AAA sur un Dakar !!!!