vendredi 22 septembre 2006, par Sébastien
Trop "échaudé" par sa première participation au rallye, en 1980, Bernard Jaure veut un véhicule capable d’affronter les pistes africaines, léger, puissant mais fiable. Il en parle à René Carage, son beau-frère et futur co-équipier pour cette édition 81. Leur choix va se porter alors naturellement vers un buggy, qui selon eux, présente à l’époque, toutes les particularité requises pour affronter ce Dakar. Ce sera donc un buggy VW chassis long (il faut de la place pour affronter les longues spéciales africaines) équipé d’un moteur de R16 TS.
Divers aménagements sont réalisés et mais le principal soucis concerne la recherche de poids. Ils décideront d’enlever tout ce qui peut l’être, à commencer par le pare-brise et les baches de porte. Tout ceci sera remplacé par un grillage et des filets de protection. Le réservoir est fait à la forme sous le capot avant, dans le but de rechercher une contenance maxi... Celà prendra d’ailleurs pas mal de temps en mesures et ajustements...Enfin, le dessous de l’engin est protégé par une plaque métalique ainsi que l’ensemble du bloc moteur (celà aura des conséquences par la suite...). Une large prise d’air sur le dessus venait également refroidir le moteur.
Ainsi préparé, le buggy est prêt à affronter l’Afrique mais pas du tout la première spéciale en France qui se déroule dans la boue et le froid. Ils en gardent un mauvais souvenir avec un froid insupportable et ont vraiment regretté leur pare-brise ce moment-là !
Malgré tout, la "bête" marche bien et la traversée de la France se passe sans soucis de même que les premières étapes Algériennes à tel point que le buggy rentre un instant parmi les 20 premiers du classement général !
Malheureusement, dans la spéciale qui conduit jusqu’à Tit, un incident arrête définitivement le buggy. En effet, juste après l’arrivé, l’équipage se rend compte que quelque chose cloche côté moteur. "Nous avons vu en démontant le carter inférieur que la crépine s’était cassée à cause des vibrations sur la tôle ondulée(au niveau de la soudure) !! La conséquence immédiate fût la perte de graissage et du coup, une bielle est venue traverser le carter !!! J’ai d ailleurs conservé cette fameuse bielle qui a une "drôle de gueule !!" nous expliquera Bernard Jaure... Il faut réparer mais cette réparation demande trop de temps et les contraint à l’abandon. Cette étape vit nombre de concurrents abandonner et le buggy ne se retrouve pas seul dans cette situation...
Ainsi, grace à l’entraide entre équipages contraints d’abandonner, le buggy sera réparé (difficilement) et la remontée par l’Algérie commence. Cette remontée sera elle aussi chargée de péripéties et sera source de nombreuses galères...mais il finissent par arriver à Alger et reprendre le bateau pour la France. Ce sera la dernière participation pour les deux équipiers que j’ai pu joindre au téléphone. Ils en gardent un souvenir exceptionnel malgré la petite déception de ne pas avoir vu Dakar !!!!