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L’équipe Vespa part à la conquête de Dakar

L’usine Vespa s’engage sur le Dakar 1980

jeudi 7 septembre 2006, par Jeff

"Parcourir le désert, le Sahel et certaines pistes africaines en VESPA constitue déjà en temps ordinaire une délicate aventure mais le faire en compétition face aux autres concurrents disposant d’engins mieux adaptés à ce genre de compétition, c’est le pari de VESPA"

Jean-Pierre Hanrioud garde un souvenir précis de cette spéciale qui leur fait affronter une succession de dunes qui semblent infranchissables. Toute l’équipe d’assistance rejoint les scout et tout le monde met la main à la pâte pour pousser, tirer, relever les machines et les pilotes. Souvenir dantesque où les hommes s’épuisent, les esprits s’échauffent et où ces dunes semblent sans fin. La nuit arrive et l’ensemble de l’équipe se retrouve seule au milieu du sable avec encore plus de 150 km à faire !!!! Et pour la première fois, la mise hors course semble inévitable pour l’équipe entière !!!! Si les Vespa et Land ne sont pas à l’arrivée, c’en est fini. Alors, Piot prend le décision de balancer les scoot dans les Lands. C’est le seul moyen d’éviter l’abandon, de sauver son équipe et de préserver les hommes. Ce sera donc la première fois où les Land transporteront effectivement les Vespa et leurs pilotes. En fait, cela arrivera d’autres fois, mais J-P Hanrioud et Bernard Tcherniavsky, dans deux entretiens séparés avoueront que cela s’est passé deux ou trois fois, pas plus et pas pour tous les pilotes. Ce n’est que dans des moments ultimes, de nuit afin d’éviter un abandon inéluctable que de telles décisions ont été prises.

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De plus, certains autres concurrents, tels les frères d’Aboville, autres compagnons d’infortune, furent parfois surpris de finir l’étape après les Vespa sans jamais avoir été doublés par les scooters !!!!! En fait, dès la fin des franchissements de dunes et vastes étendues de sable, les pilotes furent de nouveau livrés à eux-mêmes. Avec encore un autre danger toujours lié à l’arrivée de nuit. En effet, afin de leur éclairer la piste et de ne pas souffrir de la poussière soulevée par les Vespa, les Land d’assistance suivaient de très près les scooters tous phares allumés. Jean-Pierre Hanrioud se rappelle de nombreuses fois où il failli rouler sur le pilote du scoot qui avait ralenti pour éviter un obstacle ou qui avait chuté. En racontant cet épisode, il en avait encore froid dans le dos !!!! Le rallye se résuma donc pour l’équipe à partir très tôt dans chaque pour arriver très tard, quasiment toujours les derniers des véhicules. Bernard se rappelle de l’étape Niamey/Ouagadougou. Le départ officiel était à 8h30 et Bernard est arrivé le matin à ...8h20, une étape dans les jambes !!!!! Il dormira quand même une heure avant de repartir !!!! Le début du rallye permit donc de planter les tentes prévues pour le bivouac, mais elle furent rarement sorties parla suite !!!! Les mécanos qui devaient réparer les machines dormaient dans les Lands sans jamais faire de navigation,...par ailleurs inutile car il suffisait de suivre les traces !!!! A ce rythme-là, les machines s’usèrent mais aussi les hommes... Maintenant que l’on sait qu’au bout du compte, l’ensemble de l’équipe Vespa a réalisé un véritable exploit lors de cette participation au Dakar 80, tentons de faire un petit bilan.

Les pilotes de PE200 ont galéré comme jamais ils n’ont imaginé qu’ils allaient galérer. On le sait, la mécanique a peiné à suivre, le terrain était vraiment difficile, le rythme d’enfer et franchement, les machines peu adaptées à un Dakar. Tirons donc un coup de chapeau à ces 4 mousquetaires qui ont eu tous les 4 des sorts différents :

Yvan Tcherniavsky : Peut-être le plus capé des pilotes avec déjà une expérience de pilote d’usine et un palmarès impressionnant. C’est peut-être ça qui fut à l’origine de son abandon avec des conditions de courses dans ce Dakar qui ne correspondaient pas du tout à ce qu’il avait l’habitude de vivre en tant que pilote d’usine. Cette suite incessante de galères a eu raison de sa motivation et il abandonna dans l’étape qui mène à Tombouctou. L’histoire veut qu’il se fit doubler par les Land sur une piste parallèle mais qu’il ne chercha pas spécialement à se faire voir pour pouvoir repartir. !!!

Bernard Neimer : Le seul qui avait déjà une expérience du Dakar...mais qui , par son rythme peut-être plus soutenu que les autres brisa par deux fois le scooter au niveau du tablier. Les mécanos tentèrent de réparer le PE200 en soudant une barre qui allait du tablier avant à la base de la selle. Peine perdue, le scooter finit irrémédiablement en deux parties quelques spéciales avant Dakar !!!!

Bernard Tcherniavsky : Sa “gamelle” dès la seconde étape est selon lui ce qui lui permit de terminer le rallye. Plus que “flétri” par cette chute, Bernard poursuivi le reste de la course en attaquant certes, mais en étant prudent, préservant ainsi la machine et le pilote. Il fut donc l’un des deux Vespa à atteindre Dakar et à terminer le rallye. Cet exploit faillit d’ailleurs être réduit à néant lors de la dernière spéciale sur la plage. Parti avec les motos, il les avaient en point de mire , “poignée dans le coin”, à quelques dizaines de mètres devant. Mais c’en fût trop pour le moteur du Vespa qui serra. bernard en veut un peu à ses mécano qui n’avaient pas préparé le moteur à ce traitement alors que cela aurait été possible. le moteur fut changé mais re-serra un peu plus loin. Il fallut charger le scoot dans un Land afin de terminer l’étape et le rallye !!!! Mais il fut quand même l’un des deux Vespa à l’arrivée, classé 5ème hors temps !!!

Marc Simonot : Le plus jeune de l’équipe, fort d’une préparation physique poussée, c’est peut-être cela qui fit qu’il arriva au bout du rallye sans trop de problèmes. Jean-Pierre Hanrioud se rappelle de lui comme un garçon qui ne s’est jamais plaint et surtout qui profitait de chaque moment possible pour se reposer ou dormir afin de récupérer au maximum. Ce fut en fait le seul Vespa à finir “roulant” sur la plage et le premier classé de l’équipe, classé 3ème hors temps.

Quant aux Lands d’assistance, elles ne rencontrèrent aucun problème particulier pendant tout le rallye, si ce n’est l’entretien normal des voitures pendant le rallye. J-P Hanrioud se rappelle juste d’un léger problème de filtre à essence sur le Land de Pesca vite résolu par un simple ...nettoyage ! 4 Lands sur 5 finirent classés Hors temps aux 15, 16, 18 et 20 ème places (Piot est le dernier pilote à finir classé sur le rallye !!). Quant au Land hors course, c’est celui de Pesca qui abandonna le même jour que Yvan Tcherniavsky. En charge de ce scooter lors de l’étape de Tombouctou, il arriva hors délai avec le pilote du scoot. Il fut donc mis hors course...ce qui ne l’empêcha pas de repartir chaque matin suivant et de porter assistance aux autres Vespa, malgré les protestations de Thierry Sabine !!!!! Pesca avait récupéré Yvan mais lors de la dernière étape, il fut chargé d’aller récupérer les épouses des pilotes !!! Ce qui fait qu’on ne le voit pas sur les photos prises sur la plage de Linguere !

Portfolio

Les Vespa au Trocadéro Les notes pour l'assistance n° 5 : Yvan Tcherniavsky n° 6 : Bernard Tcherniavsky n° 7 : B. Neimer n° 8 : M. Simonot Assistance !!! La 199 La 198 la 196 L'équipe au soir... B. Tcherniavsky La 200 Pesca au prologue Piot à l'attaque Quand on vous dit qu'ils attaquent !!! Départ de spéciale... Avant de se faire doubler... Pineau au guidon du Vespa de Neimer...

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