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Jean Trenoy (MERCEDES 280 GE n°243, 1982)

dimanche 22 mars 2009, par Jeff

Voici l’interview du pilote de ce Mercedes Pick-up n°243 lors du Dakar 1982 !

Comment en êtes-vous arrivés aux sports mécaniques ?

La passion des sports mécanique : moto – karting – autos circuit... J’ai donc participé au karting national 100. Tourisme de série sur circuit. BMW 2002 TI- R8 GORDINI- R12 GORDINI- pendant 4 saisons ….

Comment vous êtes-vous laissé tenter par l’aventure du Paris Dakar ?

L’aventure du DAKAR m’a été présentée par mon ami d’enfance Serge BUGA, PDG d’un groupe de laboratoire photo industriel. Lui-même avait participé en 1981 avec Henri Cotentin. Serge, pensant que l’entente Pilote-Co-Pilote était primordiale, avait renoncé à Bamako. Pour cette nouvelle aventure, mon expérience du tout-terrain était limitée à quelques entrainements à 4 mois du départ. Mais notre véritable force était cette folle envie d’aventure et notre entente à toute épreuve (pas de GPS, pas d’assistance, simplement le road book et un trip master). Serge Buga avait une très bonne expérience de navigation marine. Pour moi, il fallait simplement me concentrer sur la conduite, étant en totale confiance pour la navigation. Etre pendant 20 jours ensemble, 24 heures sur 24, aide à surmonter des difficultés insoupçonnées. Cette course de 10 000 km, vous laisse des souvenirs uniques.

Comment votre équipage s’est il formé ? Le choix du véhicule ?

Le choix du véhicule était décisif, car sans assistance il nous fallait un véhicule performant, mais surtout fiable. Nous avons choisi un Pik up Mercedes 280GE, face aux Range Rover et Mitsubishi Pajero.

Quels ont été les interventions les plus importantes de la préparation ?

Concernant la préparation, un gros travail avait été fait sur la partie châssis – Renforts – suspension optimisée et renforcée – mise en place d’un deuxième réservoir. Pour la motorisation, un travail sur le haut moteur et une amélioration de la partie filtre à air. Pour le reste, la motorisation Mercedes convenait parfaitement.…

Pouvez nous citer quelques anecdotes relatives à votre course ou aux à-côtés de la course ?

Pour les anecdotes, certaines sont expliquées dans les articles presse. Celle qui m’a déjà mis dans une configuration particulière s’est déroulée place de la concorde. J’avais rempli les 2 caissons fixés au châssis de pièces détachées diverses car, sans assistance, il fallait faire un choix judicieux. Par simple souci de contrôle, je décide de vérifier une dernière fois les coffres, Surprise !! Pour l’un des deux, Serge avait refait la sélection et remplacé certaines pièces non indispensables par 3 bouteilles de vodka et 4 de champagne, Les cigares de PDG, et quelques victuailles indispensables à notre survie ! Et du lait Mixa bébé pour notre peau fragile !! Serge étant d’origine Russe, la vodka était indispensable pour le réveil matinal à 6 h... avant le départ des spéciales. Dans la boucle Gao-Mopti/Mopti Gao (épreuve marathon jour, nuit, la seule des Dakar), nous étions sur le retour, vers Gao quand dans les phares... Tout à coup, je vois un motard allongé sur le bord de la piste, sa moto à coté de lui. Nous stoppons et allons voir si le motard était accidenté ou en panne ! Il dormait profondément, impossible de le réveiller. A force de tapoter sur le casque avec un tournevis, il ouvre les yeux et nous remercie mais nous dit qu’il veut dormir étant arrivé au bout du bout ! Serge vient avec le gant (il s’agit d’un gant de protection dans lequel Serge conservait sa boisson miracle !). Il propose une gorgée au pilote. Le réveil fut radical ! Celui-ci s’est levé d’un bond et a commencé son jogging hors piste. Cette image restera pour moi un moment de rigolade inoubliable compte tenu de l’endroit et la situation.

La Galère de votre (vos) Dakar ?

La galère : A 3000 km de Dakar, une sortie de piste nous a valu un simple coté, avec pour seul dégât le pare-brise explosé. Grace à l’assistance de 3 motards, nous avons récupéré des lunettes et compte tenu de notre place à ce moment du rallye (32ème du scratch), nous avons décidé de continuer cette fin de course ! Après tout, les motards subissaient tous les jours depuis le départ cette poussière permanente et le risque de projection en suivant les autres concurrents. Le pont arrière cassé et amortisseur de direction arraché étant les pannes mécaniques qui ne nous ont pas privés de cette arrivée à Dakar.

Si vous deviez choisir un véhicule dans l’univers Dakar d’antan, quel serait il ? Et pourquoi ?

Le même, Mercedes ou peut être Mitsubishi

Qu’est (que sont) devenue(s) votre (vos) monture(s) après l’épreuve ?

Notre véhicule a été revendu au Team Bastos et Colsoul Lopez ont refait un Dakar avec le 280 GE ( N°153 Dakar 83..voir fiche sur Dakardantan)

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