AUDI : Le grand défi

vendredi 30 mars 2007, par José, Sébastien

Les rêves, dit on, ne se racontent jamais. Et pourtant, la promenade que je vous propose est l’histoire de l’un des miens. L’ai-je vraiment vécu ? Les images qui vont illustrer ce récit sont autant de témoignages qui me confirment que tout cela était bien vrai.

L’idée était de récupérer les caisses des Audi Quattro ayant participé au Championnat du Monde des Rallies, de confier la préparation des moteurs au Suisse Lehmann, celle des châssis à Roc. Nous connaissions déjà l’engagement de Porsche, de Mitsubishi, Lada, Rover. Bernard Darniche courrait pour Audi dans le cadre du Championnat de France des Rallies. Le budget n’était pas bouclé. Jacques Rubio prit les choses en main et réussit à rassembler les ressources permettant de monter plus qu’une équipe… Une armada. C’était indispensable pour imaginer pouvoir concurrencer les autres équipes d’usine. Jugez plutôt : Trois Audi Quattro. Quatre Mercedes 280 GE dont un châssis long (je crois). Deux camions Mercedes 6 x 6. Un avion Cessna. Sept mécaniciens dans l’avion de l’organisation. Un team manager (Serge Rosset qui fût le Team manager de l’écurie de moto Elf). Un responsable de la logistique et de l’intendance. Une attachée de presse. En relisant, je me rends compte que j’ai l’air fin de crier haut et fort que le rallye a perdu de son âme en accueillant les écuries d’usine !!! Je vais me cacher derrière le fait que tant pour Porsche que pour Audi, le challenge n’était pas facile à gagner. Il s’agissait bien de rendre performantes de vraies berlines… Les pilotes furent rapidement choisis… Darniche, Lapeyre, Rigal. Qui dit Darniche, dit forcément Alain Mahé son fidèle coéquipier, charmant et jovial personnage. Qui dit voiture d’assistance rapide (Voiture d’Hubert Rigal) dit forcément ingénieur à l’intérieur. Ce fût donc Gérard Dhéry qui fût choisi. Un adorable et beau garçon, qui connaissait les voitures sur le bout des doigts. Il restait donc à régler le « problème » du navigateur de Xavier Lapeyre. Il me glissa à l’oreille que, compte tenu de ma première expérience au Dakar et de notre parfaite entente qui se métamorphosait en amitié, il avait proposé mon nom à Fred Stadler. Ce dernier préférait que le pilote toulousain soit accompagné d’un mécanicien. Est-ce Jacques Rubio qui imposa ma présence pour constituer un équipage cent pour cent toulousain, est ce nos succès en rallies sur goudron, toujours est il que le Grand Jour arriva. De la bouche de Xavier, j’appris que je serai son coéquipier. Un rêve de gosse se réalisait. Il ne restait plus qu’à convaincre mon épouse…. Une sacrée spéciale marathon s’annonçait. D’un seul coup, tout s’est accéléré. Il fallait programmer la préparation… Non, je ne rigole pas ! Je me suis préparé physiquement ! Arrêtez de rire, s’il vous plait ! Des séances de rameur sous l’œil attentif de Xavier… Ramer pour aller dans le désert, si ce n’est pas de la préparation de professionnel ça ? Et ensuite… Quelques kilomètres de footing… Mètres ou kilomètres, je ne me souviens plus ! L’usine de Fred Stadler se trouvait à Annemasse à côté de Genève. Les Résidences Malardeau possédait un avion privé. C’est en profitant de ce privilège et un sacré orage en arrivant, que je découvris les installations et les châssis et l’équipe de mécaniciens dont une partie sera du voyage. La caverne d’Ali Baba s’ouvrait devant ce que je n’avais entrevu que dans Echappement, Virages, ou Auto Hebdo. Un local immense. Au rez-de-chaussée, des machines outils partout. A l’étage, des bureaux d’études, un studio graphique pour tout ce qui concernait la décoration et le look des tenues et les documents publicitaires. Cette journée fût consacrée aux prises de mesure des tenues. Tout, ou presque, y est passé. Et que je te tourne, et que je me tiens droit, et que j’écarte les jambes et le tour de tête, et le tour de cou… Jamais on ne s’était occupé de moi comme cela. J’aurais l’occasion de revenir pour apprendre à démonter des ponts et des suspensions, pour essayer l’auto. A ce sujet, la maîtrise d’un véhicule de ce genre (quelques 300 CV et plus selon le réglage de la pression du turbo) était un sacré challenge. Fred Stadler a voulu vérifier si les navigateurs étaient en mesure de se substituer, en cas de grosse fatigue de leur pilote. Ainsi nous eûmes le plaisir de nous retrouver sur le circuit de Lédenon pour une journée de test. Le camion motor home Yacco était installé lorsque nous arrivâmes Xavier et moi. Pourquoi, un camion Yacco ? D’une part parce que c’était un de nos sponsors principaux (avec naturellement Malardeau, Paris Match, TF1 et RFI, Radio France Internationale) et aussi parce que c’était celui de Bernard Darniche qui participait au Championnat de France des rallies sur une… Audi Quattro que je vis descendre du camion avec une certaine angoisse. Bernard fit quelques tours, Xavier le relaya, puis ce fût le tour d’Hubert Rigal… A nous de jouer !!!! Xavier se glissa à la place du copilote et en avant pour le grand frisson. Incroyable puissance difficile à maîtriser. Je ne connaissais ni le circuit, ni la voiture. Ce fût un des moments les plus forts de ma modeste carrière et un bonheur infini. Fred fût rassuré… Moi aussi de ne pas avoir fait de co…ries.

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