Sa voiture de tous les jours...

En 1978, Philippe Alberto et Christian Sandron décident de participer au rallye organisé par Jean-Claude Bertrand, précurseur des rallyes-raids, le 5x5 Amérique. Le projet de Bertrand est d’organiser une course sur les 5 continents, la seconde épreuve après l’Afrique devant emmener les concurrents de La Nouvelle Orléans à Caracas. L’équipage avait déjà payé l’inscription, relativement chère d’ailleurs pour l’époque mais malheureusement, le rallye fut un échec à un point tel que Bertrand dut se résoudre à l’annuler. On connaît tous la suite et la décision de Thierry Sabine d’organiser lun rallye-raid en Afrique sur le continent délaissé par son ancien patron. Le premier Dakar allait donc voir le jour et c’est donc tout naturellement que Christian Sandron et Philippe Alberto se rabattent sur cette épreuve. Mais malheureusement, ils n’ont plus un sou en poche, Bertrand ayant mis du temps à les rembourser. Ils vendent donc leur 504 qu’ils avaient longuement préparée pour l’Amérique, et décident de partir avec la Dyane de Christian Sandron qui comptait déjà plus de 100 000km à son compteur !!!! Sabine, qui avait vraiment besoin d’avoir le maximum d’engagés sur sa première épreuve accepte même de leur faire une remise sur l’inscription !!

Attaque au prologue...

Ecartez-vous...

Qui va piano...

Le début du rallye se passe plutôt bien même si Christian et Philippe sont très réalistes sur leurs prétentions dans ce premier Dakar. Ainsi, lors du prologue complètement boueux de Monthléry, la petite deux roues-motrices tire son épingle du jeux bien mieux que certains 4x4 lourds aux pneumatiques mal adaptés. mais les deux pilotes savent qu’il faut disputer ce rallye “à l’économie” et faire attention à tout un tas de choses pour espérer aller au bout. Le véhicule étant léger, la Dyane a pu affronter les pistes de l’Algérie sans trop de difficultés, mais à un rythme adapté et avec beaucoup de prudence pour ne pas casser la voiture. Pas d’assistance bien sûr à l’époque, l’équipage devant emporter avec eux de quoi réparer mais aussi de quoi ... manger !!! Malgré tout, la piste aura raison de le petite Dyane. Arrivés à bamako, après une étape qui fut fatale à bon nombre de deux roues motrices et qui causa beaucoup de dégâts dans la caravane, l’équipage dut se résoudre à abandonner. En fait, sabine discuta avec Philippe Alberto et Christian Sandron et leur expliqua que jamais la voiture ne pourrait affronter les spéciales suivantes très cassantes vu l’état des suspensions de la Dyane. Ne voulant pas prendre le risque de davantage casser la voiture et l’abandonner en plein rallye, Christian Sandron décide de la vendre au garage Citroën de Bamako...C’était en plus la seule façon pour eux de se payer le voyage retour !!!!

La belle et la bête...

Les fameuses suspensions abimées...

L’esprit n’est plus le même...

Ce rallye reste un souvenir très fort pour Christian Sandron qui ne participa plus à aucun Dakar, contrairement à Philippe Alberto qui recourut en 1981 et 1982. Néanmoins, cette expérience fut très enrichissante avec un état d’esprit plus proche de l’aventure que de la course (on imagine aisément pourquoi !!!). Selon Christian Sandron, “l’esprit n’est plus du tout comme ça actuellement, le Dakar est devenu un course, point barre !!...Nous, on prenait le temps de rencontrer les gens, faire des photos,...” (France Soir du 31 décembre 2004).

Vidéo de la Dyane

Voici une courte vidéo de la Dyane durant le prologue. Elle s’est d’ailleurs bien illustrée passant plus facilement que des gros 4x4 préparés !