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Range Rover n°227 Howard / Miles

 
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Auteur Message
Jeff



Inscrit le: 07 Sep 2004
Messages: 2539
Localisation: Roanne

MessagePosté le: Jeu 06 Oct 2005, 22:15    Sujet du message: Range Rover n°227 Howard / Miles Répondre en citant

Je suis rentré en contact avec Anthony Howard, citoyen anglais comptant à son actif 4 Dakar.
Il a écrit plusieurs articles sur le Dakar (il doit être journaliste)qui sont visibles sur son site:

http://www.users.globalnet.co.uk/~mem/01_main/10_sahara.html

http://www.users.globalnet.co.uk/~mem/02_write/11_par_dak.htm

http://www.users.globalnet.co.uk/~mem/02_write/06_dsrt.html

Je vous ai traduit le dernier, écrit en 82 alors que Mark Thatcher s'était perdu en plein désert, qui explique sa participation au Dakar 81 avec son ami John Miles, ancien pilote de grand-prix:

"La fin de de ce rallye d’enfer ou l’histoire d’un pilote lors de ce rallye terrible en plein Sahara...par Anthony Howard.

Le Paris-Dakar, c’est plus de 6.000 milles d'enfer persistant. Il casse des voitures, des amitiés et l'ambition. Mais c'est aventure sur une échelle grande. J'ai déjà participé deux fois au rallye mais même le conducteur le plus expérimenté ressent la peur quand arrive le départ. Mark Thatcher, égaré avec sa copilote depuis cinq jours, participe au rallye le plus dur dans le monde. Commençant sous l'ombre du Tour Eiffel le matin de la nouvelle année, les participants affrontent le verglas à la première section chronométrée près d'Orléans, puis traversent la neige des montagnes du massif central jusqu’au sud de la France pour l'embarquement: direction Alger.

Démon

C'est le dernier vrai contact avec la civilisation pour des milliers de milles. Comme les vents traversent les hautes montagnes de l’Atlas, qui divisent la bande côtière et le désert, le froid cru de la nuit donne un premier conseil dans le sahara Sahara aux humeurs changeantes. A une heure du lever du soleil, il fait presque trop froid pour tenir une clé. Pourtant une heure après, le sable brille, la sueur nous inonde, et les lunettes de soleil sont inutiles, tant la poussière se trouve à l'intérieur de la voiture et au dehors. Dans la chaleur intense, jusqu'à 100 degrés Fahrenheit, des efforts effrénés déshydratent rapidement le corps humain, laissant les muscles épuisés et l'esprit brouillé. Du coup, quand on fait des erreurs, et le danger apparaît immédiatement.

Un journée typique de rallye, c’est d’abord conduire à travers les vastes espaces ouverts, souvent ponctués seulement par l'épave des véhicules à intervalles de 100-mile. Vous pouvez être même parfois rester derrière un le volant pendant 18 heures, conduisant comme un démon en zigzagant avec la voiture, la balançant d’un côté à l'autre pour maintenir la traction, essayant de sélectionner les vitesses au mieux pour venir à bout des nombreux obstacles. Les seules pauses sont quand vous devez sauter dehors pour changer encore une autre roue, le pneu étant en lambeaux après un impact inévitable avec un gros morceau pointu de roche. Il n'y a aucun garage à la ronde pour vous aider à reconstruire votre voiture. Vous la pliez, vous la réparez, c’est la règle. Si vous vous plantez jusqu’aux essieux dans une des mers fréquentes du sable épouvantablement mou, les deux équipiers doivent déployer toute leur ingéniosité pour extraire la voiture.
On a toujours envie d’être avec les tout premiers, au devant de la course. Et c'est là où l’on prend les plus grands risques. Mon coéquipier et moi, nous avons eu l'année dernière 11 crevaisons en deux jours, plus les roues cassées, les amortisseurs brisés et les supports de moteur cassés. Nos ennuis de pneus nous ont tellement retardés dans la région où s’est perdu Mark Thatcher que nous avons dû conduire 200 milles à plat à travers le désert en pleine nuit, la boussole tournant d'une manière extravagante en raison des vibrations intenses. Mon coéquipier, ancien pilote de grands prix, John Miles, a conduit en pensant que nous ne pourrions jamais retrouver notre chemin. "ralentis," je lui a dit, en reniflant l’air dehors comme un pisteur indien. Nous avons trouvé un campement un peu plus loin. Les visages foncés et curieux ont entouré la voiture. "suivez la trace," ils ont dit, en montrant les dunes de sable s’enfonçant dans la nuit noire.
Des heures plus tard, nous avons vu des volutes de poussière dans le ciel. Nous étions sur la bonne piste. Plus de temps passait, plus nous voyions les lumières rouges des feux des véhicules. Nous avons commencé à plonger vers ces lumières, pour rattraper ces nuages de poussière. À 1 heure du matin, nous avons poussé des cris de joie: nous étions arrivés à Timeiaoune 15 minutes avant la fin du temps maximum accordé. Tout à fait vidés, nous avons englouti un repas rapide, entretenu la voiture, et réparé encore une fois notre roue crevée!!!. Puis, comme des réfugiés poussiéreux et puants, nous avons jeté nos sacs de couchage sur le sable pour prendre cinq heures de repos avant de devoir repartir encore une fois.
Parfois, nous étions proche du désespoir. Le nombre de crevaisons nous laisserait vulnérables encore. Nous nous demandions combien de temps la voiture allait tenir. Après la précipitation par la nuit, slalomant entre les arbres épineux à M/H 70-80, j'ai commencé à avoir des hallucinations, grinçant des dents pour maintenir ma concentration, essayant de ne pas casser la suspension avant encore dans un des nombreux trous. À la fin de cette spéciale, à mi-chemin du rallye, seulement la moitié des 180 concurrent étaient encore en course. Mon copilote m’a dit : "si ça continue comme ça jusqu’à Dakar, il n'y a aucune chance qu’on y arrive."
Honte.
Mais nous avons survécu pour nous joindre à la bande triomphante des 40 voitures classée. Pour la dernière spéciale, un glorieux final le long de la plage à Dakar. Pour moi, finir était une grande récompense!!! L’année passée, j’avais échoué à seulement 450 milles de l'arrivée. Lors de ma première participation, j’étais responsable de mon abandon. Près de Timbuktu, la voiture était partie en tonneaux dans son propre nuage de poussière. L'impact a cassé notre radiateur, la batterie, la direction et le circuit de frein. Cependant, avec l'aide d'un forgeron local, nous réparions en moins de 2 heures (quoique devant conduire pendant trois jours sans freins!!).
Plus tard, au milieu de la nuit, deux bœufs se sont précipités à travers notre chemin. Les 100 M/H d'impact n'ont fait aucun bien, ni à eux ni à notre Range Rover. Pourtant nous pouvions continuer encore 1.000 milles avant que la direction nous lâche. Je ne saurai jamais si nous aurions pu aller au bout si nous n'avions pas été découragés par un mécanicien français s’inquiétant de notre propre épuisement et nous incitant à abandonner.

Pourquoi faire cette course ? Pourquoi faites face aux périls de l’immensité du désert vide? Ce n'est pas une expérience pour les timides. En fait, vous ne vous connaissez jamais, jusqu'à ce que vous essayiez, et que vous vous découvriez. Vous pouvez vous écrouler et vivre avec la honte de cela pour le reste de votre vie. Ou vous pouvez vous surpasser, et vous rappelez avec la satisfaction profonde : "je l'ai fait - rien dans la vie ne me bouleversera jamais plus."
Le Sahara a séduit les explorateurs occidentaux pendant des siècles, récompensant souvent leur curiosité avec la mort. Ce vaste désert étire 4.000 milles de l'Océan atlantique à la mer rouge et 2.500 milles de la méditerranée jusque dans les tropiques. Il est l'un des endroits les plus intransigeants au monde. Survivre là prend tout son sens."

Anthony Howard m'a confié qu'il recherchait des photos de ses participations. Dès que j'ai quelque chose, je vous transmets!!!!
Merci Anthony pour cet article!

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José



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MessagePosté le: Ven 07 Oct 2005, 07:04    Sujet du message: Joli texte isn't it ? Répondre en citant

Bravo pour ce texte et cette traduction
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