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Toy BJ n°249 Malatesta / Terrier / Nussbaum et le Team Suiss

 
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Jeff



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MessagePosté le: Mar 29 Nov 2005, 23:51    Sujet du message: Toy BJ n°249 Malatesta / Terrier / Nussbaum et le Team Suiss Répondre en citant

En recherchant quelques concurrents de cette troisième édition, je suis entré en contact avec Michel MALATESTA qui participa en 1981 au Dakar au sein de la Team Suisse Paris-Dakar:

"Nous faisions partie du Team Suisse Paris-Dakar comprenant 1 camion Man 6x6 d'assistance, 2 Toyota Hi-Lux de course, 6 motos, 2 Toyota (N°248 et 249)d'assistance rapide motos et autos, 2 Toyota de presse.

Notre équipage (Toyota N°249) avons fini 52 ème hors temps.

Je vais me plonger dans les archives (j'ai tout gardé ) et voir ce que je
peux vous envoyer comme photos et tenter de vous raconter ce dont je me souviens de cette aventure .

à bientôt

Michel Malatesta"

En fouillant sur Internet, j'ai retrouvé une photo de cette équipe:



sur le site ici: http://www.ssrt.ch/infos/mitglieder/lemi/h-u-p3.htm

Michel Malatesta, qui possédait un garage à Genève, fut chargé de la préparation d'une grosse partie des véhicule. Voici quelques photos qu'il m'a gentiment fait passer avec quelques commentaires:

préparation des véhicules N°248 et 249 ( pas encore numérotés) à Genève, à l'atelier:











puis équipement intérieur : 3 sièges baquets ( 2 pour le pilote et copilote, le 3ème pour le mécano dépanneur).
On avait encore le droit de transporter 10 jerrycans pour la réserve d'essence !





Sortie du camion ( futur N°208) de mon atelier à Genève.



contrôle techique à Paris.:





assistance entre Gao et Tombouctou, le faisceau électrique a grillé : abandon pour Patrice Cornaz Yamaha XT 500.







.......Puis je me suis fait voler mon appareil photo, sans les objectifs......

Merci pour tout Michel!!! Voici donc ces clichés du Toy 249...Ceux en course , superbes, mériteraient d'être un peu plus gros..Je vais essayer de redemander à Michel en le remerciant encore pour tout le temps passé à scanner ses doc perso et à les commenter pour nous en faire profiter!!!! A noter que Michel est également parti en 84, et qu'il m'a également fait passer quelques photos!!!
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José



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MessagePosté le: Mer 30 Nov 2005, 07:44    Sujet du message: BIENVENUE Répondre en citant

Bienvenue sur ce site et merci pour ces formidables images.
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Jeff



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MessagePosté le: Jeu 01 Déc 2005, 21:34    Sujet du message: Répondre en citant

Michel Malatesta m'a fait passer ce petit message qui montrece que peuvent endurer certains motards dans l'enfer d'un Dakar:

"Allez, je prends un moment pour vous raconter une des anecdotes que nous avons vécue :

Lors de l'étape marathon de 1200 km, de nuit, nous roulions de conserve avec notre collègue le No 248 et nous tombons sur 8 motards ( tous des blaireaux comme on dit), dont les motos à force de chuter étaient en mauvais état ( phares cassés pour 4 d'entre eux ), ils étaient épuisés, assoiffés et , surtout perdus ( bien des pages de leur route book s'étaient envolées).

Nous avons donc proposé de nous mettre derrière eux et d'éclairer la piste ( ! ) en allumant tous nos phares, dont les "longue portée" sur le toit.

Tout le monde démarre, mais au bout d'un moment un des motards s'écarte petit à petit de la trajectoire et tombe. Tout le monde s'arrête. Le type dormait par terre, une jambe sous la moto, qui tournait toujours !. Nous avons décidé de le mettre sur le siège de notre mécano (Nussbaum) et que celui -ci prendrait la moto pour quelques heures. Nous avons pratiquement porté le motard, complètement dans les "vaps", dans le siège de la voiture, il a bu un peu d'eau. A peine assis évidemment, il dormait de nouveau. Nous lui avons mis un casque, l'avons sanglé avec les ceintures de sécurité 4 points et redépart.

Nous sommes arrivés au bout de l'étape ( deux jours deux nuits ) juste à temps pour prendre le départ de l'étape suivante au petit matin.....sans manger ( le camion Africatours venait de partir ), sans dormir : pas très frais...quant à l'humeur et au moral sur le moment......

à bientôt

Michel Malatesta"

Qu'il est bon de lire ces anectdotes maintenant!!!!! Mais j'imagine effectivement qu'après deux journées complètes de galères, devoir repartir sans manger demande une sacrée dose de volonté et de courage!!!!
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Jeff



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MessagePosté le: Sam 03 Déc 2005, 12:54    Sujet du message: Répondre en citant

Michel vient de me faire passer une autre anecdote sur ce dakar 81 qui montre bien l'esprit de ces Dakar d'antan et qui explique aussi pourquoi bon nombre de concurrents se sont retrouvés dans des "galères" parfois insurmontables:

"Encore une petite :

Algérie, sortie de Gardaia, fin du bitume net, comme coupé au couteau, découverte du sable et, surtout, des "points durs" dans le sable, générateurs de dégats aux suspensions si on roule trop vite ( Nos 2 Toyota BJ étaient chargés de 900 kg. de pièces, d'essence, d'outillage etc ). Donc tout de suite méfiants dans ce sable que nous découvrions.
En fin de journée, nous décidons de nous arrêter pour manger ( nous étions très "cool" ) en plein désert, sensation nouvelle. Découverte du SILENCE, le vrai.
Le jour tombe très vite et nous en profitons pour régler les phares et, en même temps, nous observons les phares des autres concurrents qui passaient au loin. Surprise, il y en avaient qui allaient dans l'autre sens, voire dans tous les sens. On plaisante la dessus en nous préparant à repartir quant un, puis deux, puis plusieurs véhicules nous foncent dessus : on s'est retrouvé avec cinq ou six autres concurrents qui viennent nous demander si nous savons ou il faut aller ! Il n'y avait aucun point de repère dans le paysage évidemment.....Nous leur signalons qu'il y a un cap mentionné sur le route book et que tout le monde avait une boussole ( le GPS n'existait pas à ce moment ) obligatoire .
Réponse paniquée des "perdus" : oui on a une boussole, on a une carte ou c'est tout jaune, mais on ne sait pas comment ça marche ! Est ce qu'on peut rouler avec vous jusqu'à l'étape ?
Plus tard, en discutant avec eux, ils nous ont dit être des citadins, que ce genre de problème ne s'était jamais posé pour eux...La grande découverte ! Ils avaient décidé de s'offrir une aventure, sans avoir bien compris qu'un minimum de précautions et un peu de connaissances sur la navigation aux "instruments" étaient indispensables. Ils avaient aussi été surpris du contrôle technique à Paris, assez minutieux et pointu et des exigences quant aux fixations des éléments intérieurs et extérieurs, mais ça n'avait pas suffit à les faire réfléchir à quoi ils s'engageaient réellement

Voilà, c'est fini pour aujourd'hui.
Malatesta Michel
Toyota BJ No.249"

Merci encore pour ce récit!!!!! On en redemande!!!
A+
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Jeff



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MessagePosté le: Lun 05 Déc 2005, 19:55    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai reçu ça de Michel:

"encore une ( je suis en convalescence, donc j'ai un peu de temps)
entre Bamako ( ville dangereuse pour les blancs, surtout ne pas s'arrêter !) et Kolokani, de nuit, nous nous perdons. Je dis à Terrier, au volant, il faut revenir en arrière il n'y a plus rien qui correspond au route book, on êst en train de se planter .

En pleine savanne il entreprend un demi tour et nous voyons dans le faisceau des phares un village de huttes ( Tintin au Congo ) africaines rondes. Soudain, la roue arrière droite tombe dans un trou que nous n'avions pas vu. Véhicule bloqué, nous allons voir comment se sortir du pétrin. C'était un trou de 2,5 m de diamètre et profond d'environ 1,3 m. Même avec le cric et les moyens du bord, impossible. Soudain nous voyons 3 noirs se diriger vers nous, manifestement très méfiants. Je dis à
Terrier de ne surtout pas les aveugler avec nos torches électriques et nous nous avançons très prudemment.
A 20 mètres , celui qui semblait être le chef ( boubou et calot sur la tête ), très digne, me demande qui nous sommes. Je tente de lui expliquer la raison de notre présence et notre impuissance à dégager notre véhicule. Il s'approche alors franchement et une discussion d'une grande gentillesse s'engage. Il fait le tour du véhicule, je m'excuse des dégats que nous avons fait, puis il fait signe à ses deux hommes d'appeler les autres. Nous on n'en menait quand même pas très large.......Une dizaine d'hommes arrivent avec 3 longues poutres et 20 secondes plus tard le Toyota était de nouveau sur ses roues à coté du trou endommagé.

Je demande alors au chef comment on peut les remercier, il me tire à l'écart et me dit " surtout pas d'argent " !
Alors nous avons sorti quelques T-Shirts, quelques stylos, quelques couteaux suisses publicitaires "Victorinox" et des pilules pour le mal de tête ( aspirines en échantillons). Je me suis encore confondu en excuses et eux étaient heureux de l'aubaine. J'ai encore du leur raconter le rallye en détails, d'ou on venait, ou était Genève etc....

Arrivée sans encombres à Kolokani.

Le lendemain on voit sur le fronton de quelques petites maisons en bois du village : Office Postal, Téléphone, Administration, Douanes etc.
nous allons au guichet du téléphone ou un fonctionnaire souriant, lunettes noires, chemise bleue avec les plis du repassage, nous demande ce qu'il peut faire : à tout hasard, je donne le No. de mon atelier, à Genève sur un bout de papier et lui donnons, sans illusions. Il appelle une opératrice et attends. Nous on discutait déjà d'autres choses et après moins de trente secondes il nous tends le cornet avec un sourire " votre No. à Genève, Monsieur, vous voyez ça marche comme chez vous !",. Nous on était un peu sidérés et ma secrétaire à Genève encore plus !

à bientôt
Michel Malatesta"

Que du bonheur!!! L'Afrique , c'est magique, Patron!!!!
A+
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Jeff



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MessagePosté le: Mar 06 Déc 2005, 23:48    Sujet du message: Répondre en citant

Michel m'a fait passer quelques clichés de l'équipe suisse lors des vérifs à Paris:

Le Toy N°248 de Margueron et Marty:






Edouard Luy et Poncioni (N°180):



Merci pour tout!!!!
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Jeff



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MessagePosté le: Lun 12 Déc 2005, 13:31    Sujet du message: Répondre en citant

Encore une petite anecdote envoyée par Michel concernant sa participation au Dakar 81 sur le TOY n°249:

"Encore une petite pour commencer la semaine !

encore une fois ce sont des souvenirs et, comme nous étions très fatigués et sujet à une dysenterie plus efficace que n'importe quel régime amaigrissant, je serai bien incapable de dire quant ça s'est passé :

nous roulions de nuit, je n'ai pas vu une saignée ou saut ou autre, choc violent, nous avons décollé, aterrissage sur le train avant. Sans nous arrêter, nous faisons un contrôle de la situation : pas de bruits mécaniques bizarres, pas de voyants allumés, direction toujours aussi douce, volant bien droit, suspensions toujours efficaces, un peu de désordre à l'intérieur, bien que tout soit amarré, puis mon ami Terrier assis à la place du co-pilote me dit : c'est impossible, regarde ! . Il avait sur les genous un des deux bidons de 5 lt.de réserve d'eau potable obligatoire, peints en rouge et que nous avions sanglé aux montants de l'arceau de sécurité à l'arrière, à coté des portes arrières.
Le bidon avait, pendant le vol plané, parcouru tout l'intérieur, de l'arrière jusqu'à l'avant, sur les genous de Terrier et pourtant il y avait des filets tendus sous le "plafond" pour mettre tout ce qui était mou et léger ( sacs de couchage, vêtements etc...). Encore un détail : la sangle de fixation du bidon était toujours à sa place, intacte et non décrochée ou détendue.

Le matin, avant le départ, j'inspecte le véhicule : vu de devant il y avait queque chose d'anormal, il n'avait pas sa silhouette habituelle. Sorti un peu des brumes d'un trop court sommeil, je regarde un peu mieux : les roues avant présentaient un carrossage négatif du plus bel effet, ça faisait très "course".
L'aterrissage de la nuit sur le train avant avait plié les "banjos" du pont avant. Je me suis fait quelques soucis quant à la durée de vie future des roulements de roues et des arbres de roues avant.

Notre Toy est arrivé à Dakar sans l'ombre d'un problème, ramené par bateau en Europe, puis par camion à Genève et rendu tel quel à la maison E.Frey qui nous les avait mis à disposition.

à bientôt
Michel Malatesta"

On ne s'en lasse pas!!!!!!!
Merci Michel et ...
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Jeff



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MessagePosté le: Dim 18 Déc 2005, 21:29    Sujet du message: Répondre en citant

Allez, encore une petite anecdote provenany de Michel Malatesta et du Toy n°249...peu réjouissante cette fois mais qui rappelle que le Dakar est une course motorisée avec tous les risques que celà comporte:

"voilà une rencontre très désagréable qui nous a quelque peu refroidis :

nous sommes arrivés très peu de temps après l'accident survenu à une équipe de tournage de FR3 sur la tôle ondulée. La voiture était partie en tonneaux, le toit en fibre de verre avait explosé, ltout ce qui était dans le véhicule avait été éjecté, y compris les deux journalistes.
Les deux journalistes gisaient par terre, déjà sous la surveillance d'un toubib d'assistance dans une Lada d'assistance médicale rapide qui était heureusement juste derrière eux.





Le Toyota BJ n'avait visiblement pas bénéficié d'une préparation spécifique à ce genre de parcours : pas d'arceau de sécurité, pas de casques, pas de sièges baquets avec ceinture de sécurité 4 points, matériel empilé dans le véhicule sans assurage etc. ( il y avait des bobines de films sur au moins 150 mètres, plus toutes les caméras, les trépieds, le matériel personnel. Un des journalistes gisait à plus de 30 mètres du véhicule).

à bientôt
Michel Malatesta"

J'avais déjà reçu une autre photo de cet accident par Jean-Paul Ventron, copilote de la R12 n°173 qui arriva au même moment que Michel sur les lieux de l'accident.



Effectivement, celà doit quelque peu calmer les ardeurs!!!!!!
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Jeff



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MessagePosté le: Mar 20 Déc 2005, 13:59    Sujet du message: Répondre en citant

Encore une anecdote de Michel:

"une un peu plus drôle :

lors de l'étape Gao - Tombouctou, quant Patrice Cornaz ( Yamaha XT 500 ) en panne de circuit électrique ( brûlé ), nous avons attendu le camion balais.





Se présente un camion réquisitionné par Sabine, car le camion balais officiel était en panne à 3 jours derrière. C'était un Mercedes tout ce qu'il y a de plus normal : roues jumelées, benne basculante etc...(cherchez l'erreur !)




Il s'arrête donc pour charger la moto sur le pont. Je lui fait remarquer que le radiateur de son camion perdait de l'eau.
Il ouvre le capot : le bac supérieur du radiateur était dessoudé sur l'arrière et, sous la pression, l'eau giclait sur le moteur.
Je lui dis que c'est ennuyeux et qu'il ne pouvait pas continuer longtemps comme ça : il me regarde en riant " mais non c'est pas grave, je vais tout de suite réparer ".
Il enlève le bouchon du radiateur pour supprimer la pression et va chercher sous son siège sa trousse de toilette, sort une savonnette et avec un peu d'eau fait fondre un peu de savon, jusqu'à en faire une pâte, qu'il applique conscentieusement sur la fuite. Puis il va aider à charger la moto, sans plus s'occuper du radiateur.
Je demande à Patrice de me raconter son voyage sur le camion, quant on se retrouvera à Dakar.
Là il m'a simplement dit : " on a fait 300 km. comme ça, sans aucun problème et, au bled suivant, le plus difficile a été de trouver un type capable de resouder le radiateur "

On en veux encore!!!!!!!!!!!
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Jeff



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MessagePosté le: Mer 21 Déc 2005, 22:26    Sujet du message: Répondre en citant

Il suffit de demander et Michel nous fait passer ses souvenirs!!!C'est pas beau, ça,

"Encore une petite :

Nous arrivons de nuit en Haute Volta, frontière annoncée sur le route book introuvable, je dis à Terrier " on a du faire faux quelque part", puis soudain il me dis en rigolant "regarde voilà le douanier " : en pleine forêt, au pied d'un immense arbre, sans lumière, nous voyons dans la lumière des phares un type, assis à une table, en uniforme qui nous fait signe de nous arrêter......" vous faites le rallye, alors je dois tamponner vos passeports et votre feuille de route", ce qu'il fait avec un grand sourire. Petite discussion sympa, il riait tout le temps.

Le lendemain, au départ, Terrier me dit " on a pris un peu de retard, je vais attaquer pour nous refaire" !
Nous prenons donc le départ sur une "route" style lit de rivière asséché et Terrier pilote fort et bien.
Au bout d'une heure de cet exercice, je lui dis " regarde derrière, il y a une 404 pick up qui nous suit depuis une demie heure, mais ils sont au moins 8 sur le pont, 3 dans la cabine, plus les poules pendues à l'armature de la bache et quelques moutons. De plus le chauffeur a l'air de se marrer et tout le monde chante ! " Terrier, vexé, s'arrête et me dis de prendre le volant. Il a boudé au moins deux heures.


Encore un souvenir qui nous a marqué :

le premier jour de conduite en Haute Volta ( Burkina Faso ) Terrier était au volant et me fait remarquer que que toutes les femmes et les hommes déambulants sur les bords de la piste en poussant des vélos surchargés, se précipitaient dans le fossé à notre arrivée. Je lui dit " c'est peut être à cause des premiers qui roulent très vite et, depuis, ils ont peur de nos bruits de moteurs".

Nous avons compris deux heures plus tard la raison réelle de ce sauve qui peut à chaque passage de véhicule : Terrier me fait remarquer qu'un gros semi-remorque ( dans les 40 tonnes ) arrive en sens inverse à vive allure, Terrier se déporte sur le bord droit de la piste pour lui faire de la place, mais le semi reste bien au milieu, un peu sur sa gauche, pas de place pour nous et il arrivait vite, sans dévier. Je crie à Terrier " va à gauche, y a de la place, on croise à l'envers, autrement on est foutus, il a plus le temps de revenir à sa droite ". Terrier dévie à gauche en catastrophe, on croise le semi qui devait rouler à 80 km/h et qui n'a pas dévié d'un pouce de sa trajectoire, le chauffeur apparemment détendu, secoué dans sa cabine. " t'as compris maintenant pourquoi ils sautent tous dans le fossé ?".
Ce jour là, sur cette piste défoncée, nous avons vu quelques épaves de camions dans les fossés, tous avec la cabine plate devant.....Il est vrai qu'un 40 tonnes ( ou plus ) lançé à 80 km/h. au moins, n'a aucune possibilité de changer de trajectoire, ni de freiner fort, alors c'est le plus fort ou le plus inconscient qui passe et malheur à celui qui ne s'écarte pas.

à bientòt
Michel Malatesta"

Ce Dakar a été vraiment riche en aventures diverses!!!!!! Moi, j'adore!!!!
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Jeff



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MessagePosté le: Ven 23 Déc 2005, 10:43    Sujet du message: Répondre en citant

Et ça continue!!!!!!! Michel vient de me faire parvenir ce mail qui explique bien le système D à l'africaine!!!:

Dakar 81.

Kolokani, dernier jour de repos, nous nous promenons dans le grand village ( ou petite ville ) à marchander un boubou, un collier, un couteau ciselé ( fait avec les lames de ressorts cassés, récupérés dans la savanne ) quant un buggy s'arrête vers nous ( incaspable de me rappeler qui c'était ) et nous demande " t'as pas vu ou je pourrais faire souder mon chassis, y a un tube de l'armature qui a pété et, sur les camions d'assistance, il n'y a pas de poste assez puissant ?"
Un noir qui a entendu vient vers nous et dit " il faut aller chez le docteur soudure, pas loin. je viens avec vous". Nous, curieux, on suit.
Le type nous amène devant un petit atelier ou règne un petit bonhomme aux cheveux grisonnants, tout sourire.
Le propriétaire du buggy lui montre le problème : ni une ni deux, le docteur soudure sort un vieux cric de Renault ( Dauphine ?), cale le chassis pour mettre les tubes en ligne et appelle un boy. Il lui donne un vieux bidon d'huile de 2 litres et lui dit d'aller chercher de l'essence. Puis il met en marche, à la manivelle un vieux moteur ( apparemment un 4 cylindres Ford Anglia à soupapes latérales) arrimé à une génératrice plus que moderne. Il sort toute une collection d'électrodes de la meilleure qualité, branche une meuleuse d'angle, prépare la partie à souder en la nettoyant à la meule et attend que le boy revienne avec l'essence.
Je lui demande pourquoi il n'installe pas un réservoir d'essence un peu plus grand, pour avoir un peu plus d'autonomie : réponse " impossible, s'il y a trop d'essence, on me la vole ! ".

Le boy s'installe à coté du moteur et attend les ordres. Le docteur soudure prépare une électrode, essaye, mais ça colle, trop peu de tension. Il dit au boy "met un peu plus" : le boy tourne la vis de ralenti et le moteur monte en régime, essai mais c'est pas encore ça. Après mise au point du régime = tension, il nous fait une démonstration de soudure impeccable. Tout le tour du tube, sans une bavure. Il se redresse et dit " si ça pète de nouveau, c'est pas là " avec un grand sourire et une fierté non dissimulée devant l'expression ébahie du propriétaire du buggy.

Comme quoi, il y a toujours une solution.........

Michel Malatesta"


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Jeff



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MessagePosté le: Mer 28 Déc 2005, 19:10    Sujet du message: Répondre en citant

Allez, encore une petite pour la route et finir en beauté l'année 2005:

"Retour à Tombouctou, après l'épisode du camion balais.

Pour une fois nous arrivons de jour, vers 16 heures. Un concurrent Français nous dit " si tu veux te doucher, il y en a une organisée dans la ville, mais il faut faire vite ! ". Il nous explique ou c'est et nous, toutes affaires cessantes, on fonçe avec le toy jusqu'à l'endroit supposé. Personne !
On regarde un peu dans les batiments avoisinants et je dis à Terrier et Nussbaum " ç'est là, mais c'est vide" .
En faisant le tour de la batisse, on voit sur la façade arrière une pompe ( ancienne pompe à essence ou autre, à levier) dont le tube d'aspiration plonge dans un fût de 250 lt. plein d'eau ! Je dis à Terrier " pompe un peu pour voir ". Bingo ça alimente la douche .
Alors on s'organise : il y en a un qui pompe pendant que l'autre se douche.
Arrive un grand noir, bien bâti qui a l'air fâché : " vous n'avez pas le droit, c'est moi qui contrôle la douche et ça coûte FF. 30.- par douche et maintenant c'est trop tard, j'arrête le service de la douche à 16h." Le ton monte, pendant que l'un de nous continue à pomper.....
Attiré par le bruit, un des organisateur du rallye s'approche et explique au noir qu'il avait été convenu que la douche devait fonctionner en fonction des arrivées, qu'il n'avait pas le droit de demander de l'argent puisque le rallye l'avait payé largement d'avance et que s'il continuait, il irait voir le maire pour lui expliquer qu'il était malhonête.
Le préposé à la pompe s'en va en proférant des menaces extrêmes, sur les blancs et le rallye.

Nous avons pu finir de nous doucher, mais le soir en discutant, il a quand même fallu admettre qu'on était pas chez nous et que les menaces .........

à bientôt
Michel Malatesta"

Que du bonheur!!!!!!!
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MessagePosté le: Mar 17 Jan 2006, 22:48    Sujet du message: Répondre en citant

Encore une petite que Michel m'a fait passer!!!:

"Sur la fin du rallye ( vers Bakel, je crois ) la piste du rallye longe une voie ferrée à voie étroite, dont le train transporte principalement du minerai, sauf erreur ( il ne faut pas, comme ont voulu faire quelques concurrents, rouler sur la voie : il y a des clous qui tiennent les rails sur les traverses, qui trainent et sont redoutables pour les pneus.)
Nous retrouvons l'équipe Tabarin / Quiblier qui se trouvent là par hasard et qui nous racontent les aventures qu'ils ont vécues pour essayer de ralier Dakar et de ramener leur side, après avoir abandonné. On était morts de rire. Ils réussissent à charger le side sur le train et attendent le départ du train.

De retour à Genève ils m'ont raconté :

Ils demandent quand le train va partir, réponse : " si tout va bien dans la soirée, tu verras"......
Le lendemain au matin, même question même style de réponse.
Dans la soirée, après une réponse toujours aussi floue, Quiblier commence à s'énerver et là un préposé au train lui dit que la loco est en panne et qu'ils attendent un mécanicien cette nuit.
Au matin, toujours rien. Alors Quiblier demande à un "responsable" du train s'il peut essayer de dépanner la machine, le préposé lui dit "volontiers".
Une demie heure plus tard le moteur de la loco se met en marche, le conducteur de la loco vérifie si tout est en ordre, félicite Quiblier, le responsable du train se confond en remerciements. Le train part, arrive à Dakar, mais au moment de décharger le side, Quiblier se voit réclamer, sauf erreur, 18'000.- frs/CFA pour le transport..........

à bientôt"

Merci encore pour ce petit moment de bonheur!!!!
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MessagePosté le: Mer 15 Fév 2006, 20:21    Sujet du message: Répondre en citant

je viens de recevoir une nouvelle anecdote de Michel Malatesta concernant ce Dakar81:

"Voilà une anecdote qui s'est passée pendant le contrôle technique, dans la halle :

le contrôle battait son plein, tout le monde occupé à ses paperasses, les voitures sur les lifts etc...
Puis arrive un personnage habillé tout en blanc, immaculé, franges blanches sous les avant bras, aux épaules et sur la poitrine, gants blancs remontants très haut sur les avant bras, sans renforts mais très élégants, casque "Jet" avec visière escamotable, remplacé par un "stetson" blanc, bottes blanches américaine style cow boy, sur une moto BMW routière, blanche, filets noirs, sacoches en cuir à franges et une sorte de top case blanc fixé à la place du passager, sur la selle.

Il se met dans la file et arrive au premier contrôle. Le préposé, un peu étonné de la tenue du "motard" et de son véhicule, commence à lui expliquer gentiment qu'il n'est pas du tout préparé pour ce genre de compétition, qu'il a du se tromper dans l'interprétation du règlement et qu'il ne peut pas l'accepter tel que.
Le ton monte, tout le monde se retourne et commence à se marrer, quelques quolibets fusent......

Thierry Sabine arrive et commence à lui expliquer les difficultés qui attendent les concurrents etc.etc....
Thierry a mis une bonne demie heure pour refouler ce personnage.

Je n'ai jamais su si c'était un gag préparé ou si cet homme était sérieux !

à bientôt

Michel Malatesta No. 249"


Merci Michel pour ce petit moment typique de cette époque!!!!
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