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Dakar 79 M. Rénier, engagée sur Guzzi 500 TT N° 88
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CEOLIN Gérard



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Messages: 117
Localisation: ANTONY

MessagePosté le: Ven 10 Mar 2006, 20:14    Sujet du message: A Martine..... Répondre en citant

Merci de te souvenir de notre vieux Marcel Hugueny qui était le premier président de notre association, et ancien chirurgien des armées. Son fils, Max courrait sur un toy, mais ne s'occupait pas de l'assistance médicale. Si c'est de lui dont tu parles, ( Max ) ça prouve bien l'état d'esprit qui régnait sur ce rallye, à l'époque.
Pour la petite histoire, nous avons emmené René Metge avec nous et Thierry n'a rien trouvé à dire, sauf qu'il allait parfois trop vite sur les pistes!!!!!!
A +
Gérard
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TINTIN
Invité





MessagePosté le: Sam 11 Mar 2006, 13:24    Sujet du message: Holla??? Répondre en citant

Arrêtez les gars! Je vais rougir.
En tous cas c'est cool de votre part d'apprécier mes modestes écrits. MERCI.

Je me contente de retranscrire les souvenirs qui me reviennent à l'esprit, "bruts de décoffrage". Désolée de ne pas évoquer (ou très peu) les vainqueurs d'étape, les leaders. Moi je raconte te truc comme je l'ai vécu: de l'in-té-ri-eur! Après tout, pour les classements, il y a les livres z-officiels et tout a été dit, pas vrai ?
Pour le style et surtout les redites, mille excuses, je n'ai pas toujours le temps de me relire....

So long, boys ! La suite au prochain numéro.

PS: J'ai peut-être une carrière à faire dans le domaine du feuilleton, qui sait? Après tout, Zola, Balzac et les autres ont commencé comme ça: en écrivant des nouvelles dans les journaux...
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sainthubert10



Inscrit le: 16 Oct 2004
Messages: 293
Localisation: Troyes

MessagePosté le: Dim 19 Mar 2006, 00:26    Sujet du message: Répondre en citant

Laughing
Martine, on parle de toi sur un autre forum...ils ont même des photos, des pilotes charmantes ça nous manque sur le circuit...

franchement! Wink


Embarassed

à bientôt, la suite de tes aventures...
_________________
Bien sûr, le Dakar m'a appris le désert, l'Afrique, le système D, la confiance en soi, tout ça... Mais il m'a surtout fait découvrir le vrai sens du mot Amitié... Pierre Deleforterie


Dernière édition par sainthubert10 le Lun 20 Mar 2006, 08:43; édité 1 fois
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Jeff



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Localisation: Roanne

MessagePosté le: Lun 20 Mar 2006, 00:04    Sujet du message: Répondre en citant

La voici, la suite des aventures!!!!
Martine vient de me faire passer l'épisode 5 de son récit!:

"1er janvier 1979. 6 heures du matin.
Départ de l’étape de liaison In Salah-Tamanrasset.
Un froid glacial nous surprend au saut du lit (enfin, du duvet). Le givre accroche la lumière crue du Sahara qui explose autour de nous en milliers d’éclats scintillants. Le paysage est sublime. Si seulement nous avions le temps de l’admirer …
Ici, au cœur du désert, la vie est rude : moins 9° la nuit et + 30° dans la journée, une sacrée amplitude thermique. Et puis le sable omniprésent, qui s’insinue sous les chèches, dans les bottes, les sacs de couchage, bref partout.
La ville s’éveille brusquement au bruit des mécaniques qui chauffent.
Vu de loin, le rallye ressemble à un groupe de Gypsies aux barbes embroussaillées et aux mines fatiguées. Cela ne va pas s’améliorer au fil des étapes.
Qui pourrait croire qu’on est le 1er janvier ? Chez nous, en France, on doit se souhaiter la bonne année, bien au chaud devant un feu de bois. Tandis que nous nous gelons les arpions en repliant le barda quelque part, en Algérie.
Ô tempora, ô mores…
Les plus chanceux ou les plus prévoyants (?) font chauffer de l’eau et sortent les provisions. L’odeur du café chaud tord les tripes des motards, qui tapent de la semelle et se réchauffent en battant des bras dans leur cuir, durci par le froid tenace qui s’immisce partout.
Le thermomètre au plus bas ne décourage pas la «tchatche» des bavards qui exhalent de la buée. On a tous le teint d’un joli bleu-violet, et l’idée des 650 km de liaison qui nous attendent ne réjouit personne.
Comme d’habitude, c’est Thierry qui donne le départ, assisté par la douce Diane. Ils sont tous deux frais, roses et dispos. Une vraie pub pour Volvic. Comment font-ils ? Pour ma part, j’ai l’impression d’être passée dans une essoreuse.
Dès la sortie de la ville, la Transaharienne déroule son tapis d’asphalte, direction plein sud. Cette route, inaugurée il y a quelques mois (quelques années ?? je ne l’ai jamais su exactement) se trouve déjà dans un état « proche de l’Ohio » aurait dit Gainsbourg. Elle est devenue extrêmement piégeuse. Pendant des dizaines de kilomètres, c’est un beau ruban tout plat et, d’un seul coup, sans prévenir, on tombe sur un effondrement. Un trou béant grand comme un immeuble. Gare à ceux qui n’ont pas freiné à temps !
Tactique à adopter : il faut guetter les pistes parallèles à la Transaharienne. Lorsque les traces de pneus se mettent à pulluler sur la piste, attention= piège. Cela signifie que, quelques dizaines de mètres plus loin, la route est effondrée ! IMMEDIATEMENT il faut quitter le goudron pour la piste.
Les concurrents du 1er Dakar connaissent sur cette route de très grosses chaleurs! Ces endroits extrêmement dangereux et non signalés imposent une vigilance et une tension au volant qui accroît la fatigue. Rapidement, on en a assez de passer de la route à la piste, puis de la piste à la route. Alors, on finit par rester sur le sable, même si on y roule moins vite. On s’y sent davantage en sécurité.
Au fil des kilomètres qui s’égrènent, on se demande comment un ingénieur diplômé des Travaux Publics a pu avoir l’idée saugrenue de couler du goudron …sur du sable ! No comment.
Aujourd’hui, la Transaharienne goudronnée n’est plus qu’un pâle souvenir. Quelques rares kilomètres de goudron rappellent encore que des centaines d’hommes ont travaillé à la construction de cette route. Tant de boulot pour rien…

Le Toyota orange se traîne lamentablement à 60 km/h maxi par bon vent. A l’intérieur on papote, on discute, on apprend à se connaître. Les étapes de liaison contribuent à développer le côté humain de l’aventure. C’est une bonne chose.
Le tandem Hugueny & C° est plutôt jobard. Les deux compères sont sympas, adorables, aux petits soins pour ma modeste personne chouchoutée, dorlotée, un vrai bonheur ! Si seulement on allait un peu plus vite…
Je ronge mon frein en admirant le paysage. Il faut reconnaître que le célèbre « choc du désert » n’est pas un vain mot. A chaque virage (mais si, il y en a !) une nouvelle lumière éclaire les roches graniteuses en reflétant leur éclat au loin, sur l’horizon. Chaque contournement de dune révèle à nos yeux ébahis une nouvelle perspective grandiose. Devant ce paysage minéral sublime à couper le souffle, on pense à Armstrong découvrant la lune. Il a dû ressentir des impressions similaires devant l’immensité rocheuse et le silence inquiétant de la planète bleue.
La magie opère à fond. Dans le Toyota orange, on n’entend plus un bruit : les mots sont dérisoires devant tant de beauté.
Qui a dit que le désert était monotone ???
Mais n’allez pas croire que le désert est un endroit sans vie. Nous croisons et nous doublons de nombreux véhicules. Tellement surchargés que leurs essieux traînent par terre. Ils sont conduits par des locaux enturbannés de chèches (comme nous) qui nous font des signes amicaux. Le téléphone arabe a dû fonctionner car le mot « rallye » est déjà sur toutes les lèvres.
De temps en temps, au loin, une apparition nous coupe le souffle. C’est une caravane de touaregs, marchant au pas lent des dromadaires bâtés qui se détachent en ombre chinoise sur l’arête d’une dune. Deux mondes se croisent : celui, séculaire et immuable, des caravanes de sel sillonnant le Ténéré et celui, rapide et bruyant, des automobiles du XXème siècle qui courent après le temps. Ceux qui passent leur route sans ressentir d’émotion devant la beauté de cette rencontre n’ont rien compris à l’esprit de ce 1er Dakar, ni aux intentions de son créateur.
Merci Thierry. Merci pour ces moments exceptionnels !

Après des heures de trous, de bosses et de cahots, bref complètement rincés, nous atteignons Tamanrasset. La ville est en effervescence. Sur la place centrale, les locaux se bousculent pour voir de près ces drôles de zombies qui traversent le désert sur des engins pétaradants. L’hôtel local (lugubre et… sans eau) a été pris d’assaut par les premiers arrivés. Se loger c’est « mission impossible ». Quant à se laver… Nous nous replions vers le camping local. Au confort sommaire mais, au moins, il y a de l’eau !
Il y règne la même cohue qu’en centre ville mais, avec un peu de débrouillardise, nous finissons par trouver un coin pour nous poser.
Les séances de mécanique ont déjà commencé et, pour aller se laver, il faut enjamber des clefs de 12, des pneus, des caisses à outils et des concurrents pleins de cambouis. La course à la bouffe tourne court, vu que les épiceries locales ont déjà été pillées, comme d’habitude. Il va falloir se contenter de ce qu’on a. Heureusement, le Toy’ orange contient quelques réserves, que nous partageons sur le bord du capot. C’est sommaire mais cela semble bon, après 10-12 heures de piste.
Maintenant que nous avons retrouvé figure humaine, il ne reste plus qu’à nous reposer. Enfin !
Je n’ai pas retrouvé mon duvet dans le Toyota d’assistance Guzzi. Et les pauvres mécanos semblent submergés par les problèmes de roues à bâton qui accablent mes coéquipiers. Ce n’est pas le moment de les embêter.
Je me replie vers le Toyota orange où Max Huygueny m’héberge pour la nuit. Il déniche quelques couvertures pour moi et, à peine allongée dans les cailloux (!), je m’endors aussitôt, comme une souche. J’ai l’impression d’avoir mille ans. Demain sera un autre jour.

Fin de l’épisode N° 5.
"

Encore un régal!!!!!! Merci our tout!!!!
A+
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José



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MessagePosté le: Lun 20 Mar 2006, 08:07    Sujet du message: Du vécu Répondre en citant

Merci Martine,
Chaque mot devient une image.
J'espère que chaque lecteur saisira à sa juste valeur la précision du récit de Martine. j'entends les bruits et je sens les odeurs...La nostalgie est vraiment là.
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Jeff



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MessagePosté le: Sam 01 Avr 2006, 18:16    Sujet du message: Répondre en citant

Tintin vient de nous faire plaisir!!!!


"Voici un 6ème épisode.

Et on est encore à Assamakka... Il y a tant de choses à raconter!

Bonne lecture:


Tamanrasset. 6 heures du matin, 2 janvier.
Après l’interminable étape de liaison jusqu’à Tam’, le rallye attaque les choses sérieuses. Au menu du jour, une spéciale de 375 km et des broutilles (les kilométrages de Thierry sont approximatifs, nous aurons souvent l’occasion de le vérifier) qui nous mènera jusqu’à la frontière du Niger.
Les concurrents se regroupent à la sortie de la ville dans la fumée des échappements. Malgré l’heure matinale, les badauds sont nombreux. À peine réveillés, les motards finissent de sangler leur barda à la hâte sur les bécanes, tout en enfilant leur dossard comme des contorsionnistes.
Sur la ligne de départ matérialisée par son Toyota BJ, Thierry égrène les comptes à rebours sans se départir de son célèbre petit sourire. Et pour cause : il sait, lui, ce qui nous attend !
Autos et motos partent confondues, ce qui ne va pas sans créer une certaine tension chez les motards qui appréhendent de manger la poussière des voitures. Il faudra attendre le 2ème Dakar pour que l’ordre des départs se fasse par catégories : 2 roues, 4 roues & camions…
La piste présente un mélange de tôle ondulée où il faut rouler à 80 km/h pile-poil si l’on ne veut pas être secoués comme des pruniers, et de fondrières remplies de sable mou, dans lesquelles les véhicules se vautrent lamentablement. Il y a aussi les saignées, qu’on aperçoit au dernier moment. Attention, piège ! Max set déjà debout sur les freins et le Toyota ralentit en tremblant de toutes ses tôles, tandis que son contenu veut absolument passer vers l’avant…
À petite allure, le Toy’ orange tangue et chavire de trou en bosse, traçant son chemin comme il peut. À l’intérieur, nous sommes comme des allumettes dans une boîte et les vibrations de la tôle ondulée rendent la conversation difficile.
En comparaison, la liaison d’hier c’était du gâteau !
Les avaries mécaniques continuent d’accabler les concurrents. Sur le bord de la piste, on trouve des éclopés, victimes d’une crevaison, d’un réservoir qui fuit, d’un câble cassé, d’un amortisseur brisé. Ils mécaniquent dans la poussière de sable soulevée par les voitures et sous le cagnard qui cogne dur. N’écoutant que leur bon cœur, Marcel Hugueny et Patrick Chapuis s’arrêtent et offrent ce qu’ils ont sous la main, de l’eau ou une clef de douze. On ne peut pas les laisser comme ça, répète Marcel en regardant les autres concurrents qui passent leur chemin sans ralentir. Cela dit, ces haltes à répétition finissent par plomber la moyenne. À ce rythme-là, je me demande si nous allons rallier In-Guezzam avant la nuit. D’autant que nous avons encore la douane à passer…
Ah, la douane, quelle épopée ! Hier soir, pendant le réveillon, le bruit avait couru qu’il valait mieux faire la douane à Tamanrasset plutôt qu’à In-Guezzam : gain de temps assuré. Mais comme c’était un conseil de «radio-rallye» mes coéquipiers ont négligé de le suivre.
Comme d’habitude, Radio-Rallye avait raison. Quand nous parvenons enfin à In-Guezzam, une file d’attente impressionnante attend devant le minuscule poste de douane. Totalement débordé par notre horde bruyante !
Le poste de douane d’In-Guezzam est, à lui seul, un grand moment. Dans ce préfabriqué planté au creux d’une dune en plein désert, au milieu de rien et sous un soleil de plomb, sévit un douanier solitaire. Le bonhomme n’a pas l’air surchargé de boulot : en temps normal, il «tamponne» un ou deux passeports par jour, en moyenne. Autant dire qu’il dispose de tout son temps pour bavarder avec les camionneurs, ravis de faire une petite pause causette -et même buvette- avec lui.
Et voilà que, d’un seul coup, ce sont 200 personnes qui déboulent en même temps, en réclamant tous la même chose : «un tampon, vite !».
Pour ceux qui l’ignoreraient, en Afrique, «vite» est un mot inconnu au vocabulaire. Le 1er Dakar va l’apprendre à ses dépens. On ne bouscule pas comme cela des années de fonctionnariat « à l’africaine »...
Avec un flegme à toute épreuve, notre douanier, fier comme un paon, met un point d’honneur à faire son boulot. Comme d’habitude, sans se presser. Il calligraphie à la main et sur chaque passeport, d’une écriture lente et appliquée, sortie tout droit d’un bon vieux CM2 à la Pagnol, ces termes exacts (je m’en souviens comme si c’était hier) :
« Vu de passage à In-Guezzam et se dirigeant vers Assamaka ».
Ensuite, il sort son tampon et, après l’avoir soigneusement encré, il l’applique avec une lenteur désespérante par-dessus l’inscription, avant de contempler son chef d’œuvre avec émotion.
Ce rituel sera répété pour chaque passeport de chaque concurrent. RIEN ne le fera accélérer. Au contraire, plus on le bouscule et moins il va vite !
Chaque opération lui prenant 10 bonnes minutes, nous avons passé des heures à ronger notre frein, en plein soleil, crevant de faim et de soif, avant de pouvoir récupérer -enfin- notre précieux passeport dûment tamponné…
Dans la file d’attente, des personnalités se font jour. Les plus débrouillards négocient une cigarette, puis un paquet entier (!) contre une place sur le dessus de la pile. Au début ça marche, mais après douze cartouches le douanier a mauvaise conscience, d’autant que les mines autour de lui commencent à s’allonger. Les plus excités se mettent à râler mais cela ne sert à rien : il en faudrait bien plus pour déboussoler un douanier africain…
Nous qui pensions avoir le temps de nous reposer un peu à l’étape, c’est raté. La prochaine fois on écoutera les conseils de radio-rallye !
Après 30 km de sable mou, nous atteignons Assamakka. La nuit n’est pas loin de tomber. Ici je dois reconnaître que le fort Vauban que Michel Delannoy évoque dans son bouquin est totalement absent de mes souvenirs. Peut-être ne l’ai-je pas vu à cause du crépuscule ?… Ce fort a-t-il jamais existé? En tous cas, je n’en garde AUCUN souvenir. Rien de rien. La mémoire peut parfois être sélective…
Je découvre l’inévitable campement de romanos (ça, on en a pris l’habitude) installé en vrac autour de quelque chose. Je m’approche et, là… je n’en crois pas mes yeux. Miracle : un puits artésien ! Oui, vous avez bien lu, un puits d’eau tiède et délicieuse qui coule dans une sorte de baquet en forme de tronc d’arbre évidé. Baignade générale. Tout le monde jette ses vêtements et se bouscule sous le jet bienfaisant. Ah, pouvoir se laver, se décontracter dans cette eau miraculeuse sortie d’on ne sait où, en plein désert… un pur moment de bonheur que je revis, 27 ans plus tard, avec la même émotion.
Assamakka c’est le bout du monde. À côté du puits artésien, un palmier isolé à côté d’une construction inhabitée, une ruine dont les volets claquent sur des fenêtres béantes. Il s’agit sûrement d’une maison abandonnée. C’est ce que nous pensons naïvement.
Pour les hommes, qui dit mur dit pipi contre le mur. C’est comme ça : depuis que le monde est monde, on n’a jamais pu les en empêcher !
Des concurrents se mettent à uriner contre la maison. Catastrophe ! Aussitôt ils se retrouvent entourés par la poignée de militaires armés qui entourent la caravane (sans doute imposés par le gouvernement nigérian). Ils empoignent leurs armes passent et saisissent les malheureux concurrents par le bras.
L’atmosphère est chargée d’électricité. On entend les mots «prison» et «mosquée». D’un seul coup, on comprend tout. Le bâtiment que l’on a cru abandonné –vu son état, c’était logique - n’est autre… qu’une mosquée, sur laquelle il est strictement défendu d’uriner ! Alors que nos amis semblent perdus, en route pour le poste le plus proche, Thierry débarque, alerté par le bruit. Sa diplomatie fait merveille : il parvient à amadouer les pandores. Les armes sont baissées, les pisseurs sont priés d’aller faire leurs besoins ailleurs et tout rentre dans l’ordre. On a eu chaud !
La leçon portera : plus jamais un concurrent n’aura l’idée d’aller pisser contre un mur, même le plus anodin…
La nuit est tombée. Maintenant on évolue à la lueur des phares, ce qui rend les déplacements d’un point à l’autre plus hasardeux. Les concurrents continuent d’arriver à flux continu dans une pagaille générale. Je retrouve mes coéquipiers de l’équipe Guzzi qui ont rencontré de sérieux problèmes aujourd’hui. Les motos sont dans un triste état et notre assistance est en proie à de gros soucis mécaniques, là-bas, sur la piste. Adieu les duvets et les rations de survie ! C’est une TRES mauvaise nouvelle pour mon estomac qui crie famine. Les trois cacahuètes grillées grappillées ce matin sont déjà loin. Décemment je ne peux pas encore demander à Max de me nourrir, lui qui a déjà gentiment partagé son maigre frichti avec moi hier soir.
Dans le campement, côté nourriture c’est un peu chacun pour soi, normal. Bref c’est la dèche. J’en ai plus que marre d’avoir faim alors que le Toyota d’assistance regorge de nourriture et que j’ai des sous en poche. Seulement voilà, l’épicerie d’Assamakka n’a pas encore été construite… J’erre donc de lumière en lumière, en salivant devant les boîtes de conserve ouvertes sous mes yeux. Tiens, ici il y a davantage de lumière. Je m’approche et n’en crois pas mes yeux. Ces deux concurrents ont sorti une nappe (une vraie nappe !) et des bougies. Ils sont en train de déguster ce qui me semble le fin du fin : des sardines, du pâté, des saucisses. Des conserves qui, en plein désert, me paraissent tellement appétissantes. Miam, miam. A bout de forces, je tends un maigre quignon de pain (que j’ai réussi à dénicher, mais où ?) vers leur poubelle où gît une boîte de sardines… vide bien sûr. Je la saucerai avec mon pain et ce sera, je le jure solennellement, mon seul et unique repas de la journée !
Quand je vous disais un peu plus haut que le Dakar rend humble, vous comprenez mieux maintenant ?…
NB : si je me souviens bien, ce repas aux chandelles était organisé autour du Toyota du Louvre des Antiquaires. Non ? En tous cas, si mes souvenirs sont exacts, merci Michel et Frédéric de m’avoir permis de ne pas mourir de faim ce jour-là.
Ça n’est pas le genre de chose que l’on oublie facilement.

Fin du 6ème épisode




(PS : Et on est ENCORE à Assamakka ! Bref c’est pas fini…)"

Encore une fois, merci pour ces lignes qui nous font vivre ce premier Dakar comme si on y était!!!!!!
A+
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TINTIN
Invité





MessagePosté le: Mer 05 Avr 2006, 09:25    Sujet du message: Photo (???) Répondre en citant

A l'attention de: Sainthubert.

Mais OU as-tu donc déniché cette photo que PERSONNE ne possède???

Franchement, je ne lui trouve guère d'intérêt -hormis le fait que j'étais plus jeune (pléonasme, vous me ferez huit jours!). Sauf peut-être la voiture que l'on aperçoit en arrière plan : eh oui, c'est bien une 2.4 S. La seule, la vraie, l'unique 911, celle qui offrait le meilleur rendement: 170 ch de série. Et, en groupe 4, je ne t'en parle même pas....
C'est ma chouchoute.

Si seulement j'en possédais une! Sigh....

So long.

Tintin
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Jeff



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MessagePosté le: Mer 05 Avr 2006, 23:34    Sujet du message: Répondre en citant

Et oui, Tintin, l'une des particularité de ce site est qu'on y trouve des photos qu'il n'y a nulle part ailleurs!!!! Bon, je nous vente un peu, mais c'est vrai que circulent sur Dakardantan pas mal de clichés "collectors".
C'est tout le charme du site, sans jeu de mot!!!
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Jeff



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MessagePosté le: Mar 11 Avr 2006, 20:39    Sujet du message: Répondre en citant

Et ça continue!!!!!
Tintin vient de me faire passer le 7ème épisode que je vous livre tout frais!!!

"7ème épisode

Assamakka. Nuit du 2 au 3 janvier.
L’huile des sardines m’a laissée sur ma faim. Je continue à errer dans le camp, à la recherche improbable d’un peu de nourriture «tombée d’un camion» comme on dit. Autour de moi, les concurrents mécaniquent à la lueur des phares.
Au milieu de cette activité fébrile, des éclats de voix me parviennent. Je m’approche : c’est le campement des Barbier. Père et fils. Un cas vraiment à part sur le rallye.
Comment se sont-ils retrouvés engagés dans ce 1er Dakar aux côtés de René Metge ? Cela reste une énigme.
Sans doute étaient-ils clients d’Autorama 92, le garage Rover de René à Montrouge. Ils ont entendu parler de ce rallye au parfum d’aventure et, sur le papier, l’idée les a séduits. Ces deux parisiens bourrés de fric ont aussitôt engagé non pas un, mais deux Range ! L’un pour le père, navigué par René, l’autre pour le fils, qui roule avec un mécano. Les deux 4X4 sont préparés par Autorama 92 et possèdent, entre autres, des portières en plastique qui les allègent considérablement. Du jamais vu en 1979 !



Le seul hic c’est que les Barbier n’ont pas l’âme aventurière. Pour eux, et vu de Paris, le Dakar, c’était une balade, façon Club’Med. Ils n’ont pas imaginé un instant que ce serait une vraie course, avec des hauts et des bas et même parfois des galères. Du coup, à la première anicroche, ils ont craqué.
On dit souvent que le désert est comme la mer : il révèle les personnalités, on ne peut pas tricher. Les Barbier vont en faire l’expérience à leurs dépens.
Leur belle aventure va tourner court en trois coups de cuiller à pot. Premier incident : dans l’étape In Salah-Tamanrasset, le père s’est montré tellement odieux dans la voiture que René a perdu son flegme légendaire. Il a jeté l’éponge et «s’est débarqué» du Range au beau milieu du désert. Peu avant Tamanrasset, on l’a vu sur le bord de la piste, jouant tranquillement à la pétanque avec des cailloux ! Des concurrents s’étant arrêtés pour lui proposer un lift, il leur a répondu sans se départir de son sourire : « Ne vous inquiétez pas pour moi. Je vais me débrouiller ».
A Tamanrasset, René sera promu au rang de chauffeur officiel du break 504 de l’AMSAM, les médecins étant plus à l’aise avec un stéthoscope que dans le sable, avec une deux roues motrices. Une véritable aubaine pour ceux que l’on surnommera dès lors : Les médecins volants !
Le père Barbier roule donc seul depuis Tam’. Et, au fil des kilomètres, il s’ennuie ferme. Il se dit qu’au fond, l’aventure ce n’est vraiment pas sa tasse de thé. Qu’est-il venu faire dans cette galère ? Le désert, très peu pour lui : les nuits sont glacées, le confort est précaire, on mange peu, bref entre les galères et les pannes, il en a ras le bol. Le Dakar c’était mieux vu de Paris, bien au chaud devant le feu de bois… Dès lors, Barbier n’a plus qu’un seul objectif : rentrer chez lui.
Le «drame d’Assamakka» (sic) va lui en fournir l’occasion. Le fils Barbier –qui semble avoir deux pieds gauche- n’a pas vu que son mécano est en train de manœuvrer le 4X4. Déséquilibré par la pente de la dune, le Range verse tout doucement sur le côté et vient se poser… sur le pied de Barbier Junior ! Fort heureusement, sous la voiture le sable est bien mou. Le pied s’y enfonce profondément, amortissant le choc, et Barbier fils s’en sort avec une simple foulure. Il a eu chaud, mais un bandage bien serré autour du pied fera l’affaire.
Seulement voilà : Barbier père tient enfin l’occasion de rentrer en France et il n’entend pas la laisser passer. Ses cris alertent tout le camp. Les médecins de l’AMSAM sont pourtant formels : il n’y a rien de cassé. «Comment ça , rien de cassé ? Comment pouvez-vous en être sûrs sans faire de radios ?» protestent les Barbier, horrifiés.
Le problème c’est qu’à Assamakka, le poste de radiologie est, comme tout le reste : encore à construire ! Les médecins, Thierry et même les concurrents, tout le monde tente d’expliquer à Barbier que son fils n’a rien de grave, mais le bonhomme reste intraitable. Il veut rapatrier son fils à Paris. Il l’accompagnera d’ailleurs «par solidarité». Un rapatriement sanitaire pour une foulure : c’est du jamais vu !
Devant tant de mauvaise foi, Thierry préfère céder. Et puis, l’idée de supporter ces énergumènes jusqu’à Dakar ne réjouit personne… Une voiture est dépêchée pour évacuer les Barbier jusqu’à l’aéroport le plus proche. Mais, avant de partir, se pose le problème des deux Range. On ne peut pas les abandonner en plein désert, à la merci des pilleurs d’épaves.
Il faut trouver des chauffeurs pour les convoyer jusqu’à Dakar. Ça tombe bien : le rallye n’en manque pas, parmi les nombreux concurrents désormais sans monture. Le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres.
C’est ainsi que je me retrouve nantie d’un Range vert, en compagnie du mécano, ex-coéquipier de Barbier fils, tandis que le Range blanc revient à… je ne sais plus qui (Sainte Mémoire priez pour moi !).



Non seulement nous héritons d’un Range «préparé course» excusez du peu, mais en prime, nous voilà pourvus d’un paquet de billets de banque, destinés à payer l’essence jusqu’au Sénégal. La vie est belle !
Marcel Hugueny et Pat Chapuis (re)gagnent une place dans le Toyota orange. Pas pour longtemps car, dès l’étape suivante, elle sera occupée par Annie Bénard qui, avec son compagnon François Vincent, deviendra l’une des «figures» de l’organisation des tout premiers Dakar. Mais ceci est une autre histoire…
La nuit est déjà bien avancée lorsque le campement d’Assamakka retrouve son calme. Il est temps de grappiller un peu de sommeil avant l’étape suivante, qui nous mènera à Arlit.


Fin du 7ème épisode."


Les caractères se révèlent effectivement sur le Dakar!!!! La preuve!
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sainthubert10



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MessagePosté le: Mar 02 Mai 2006, 19:44    Sujet du message: Re: Photo (???) Répondre en citant

TINTIN a écrit:
A l'attention de: Sainthubert.

Mais OU as-tu donc déniché cette photo que PERSONNE ne possède???


Tintin


ahah, j'ai mes sources Wink

La photo viens d'un Autocourse de l'époque, tu ne courrais pas sur Alfa à cette occasion?
Si l'on en croit le badge de poitrine, ce doit être ça... Embarassed
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Bien sûr, le Dakar m'a appris le désert, l'Afrique, le système D, la confiance en soi, tout ça... Mais il m'a surtout fait découvrir le vrai sens du mot Amitié... Pierre Deleforterie
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José



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MessagePosté le: Mer 03 Mai 2006, 07:17    Sujet du message: badge Répondre en citant

Ahhhhh! Y'avait un badge ???
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Invité





MessagePosté le: Sam 14 Oct 2006, 12:19    Sujet du message: Répondre en citant

Oulahhhhhhh !!!!

J'ai pas pu tout lire encore, je repsserais par la.

Est ce que TINTIN, peut dire si une des Guzzi fut abandonné à Arlit ?

J'ai un copain du Niger qui avait une des Guzzi dans son jardin à Arlit. Wink

Incroyable de reparler de cette Guzzi 26 ans aprés environ Wink

La fourche téléscopique de cette Guzzi me laissait perplexe à l'époque Wink

J'espère que j'aurais bientot des nouvelles au sujet de cette Guzzi.
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sergeottaviani



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MessagePosté le: Lun 12 Mar 2018, 22:53    Sujet du message: Re: Dakar 79 M. Rénier, engagée sur Guzzi 500 TT N° 88 Répondre en citant

[quote="TINTIN"]Je viens de découvrir votre site. Supersympa. Dire qu'on a fait tout ça et... avec de tels engins! Sans parler du look qu'on arborait...

Bonsoir Tintin, je suis d'Aniche et ses verreries. Je cherche à vous contacter. Je serais heureux que ce lien fonctionne.
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Louise



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MessagePosté le: Mer 17 Fév 2021, 17:50    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai deux photos des Guzzi si cela peut vous intéresser Very Happy



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