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Dakar 1979 : souvenirs de l'AMSAM
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CEOLIN Gérard



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MessagePosté le: Jeu 06 Avr 2006, 11:34    Sujet du message: AMSAM suite Répondre en citant

Comme je vous le contai naguère, nous avons le billet pour Pierre et on se fout complètement si monsieur !!! Schricke n'a pas de billet, ce n'est pas notre problème!
Pierre est dehors de l'aérogare, à l'ombre, le long d'une haie de faible hauteur, les plantes qui la constituent ont été plantées pour délimiter un passage plutot que pour faire de l'ombre, mais ça suffit pour ce qui suit.
Chaque individu est soumis à la dure loi de la nature et doit donc satifaire aux plus élémentaires besoins. En ce qui concerne Pierre, avec une fracture de jambe et une du bassin, l'évacuation de sa production naturelle ne va donc pas être aisée. Comme faire sans bassin, objet facilement trouvable dans les hôpitaux parisiens, mais ceux ci sont encore loins !!!!!
Un journal, dont on ignore la date, traine dans la corbeille proche; il va donc faire l'affaire et sera susbstitué au manque de matériel ad hoc.
On couvre Pierre par pudeur, et après des difficultés dont vous pouvez imaginer le calvaire qu'elles ont fait endurer ( pardon Pierre mais on ne pouvait pas faire autrement ) on laisse tranquillement faire Pierre. En fin de compte, le journal est convenablement plié et delicatement remis dans la corbeille!!! Encore pardon à ceux qui lirons les nouvelles !!!!
Pendant le temps que je passe avec Pierre, Bouvier essaie de joindre l'Intass, notre assureur, qui doit venir chercher les bléssés du rallye.
Je lache Pierre et rejoins Bouvier au comptoir de l'aéroport et je trouve mon petit bonhomme en train de s'agiter , voire plus, pour obtenir la Suisse, siège de l'Intass. Je découvre comment la mauvaise volonté, la mauvaise fois peuvent être élevées au rang de sport national.
Seul le responsable de l'aérogare à droit au respect comparativement aux techniciens radio qui ttentent (?) de joindre soit Béchar, soit Ouargla, tout comme la veille. A chaque fois que l'un d'eux appelle Ouargla : pas de réponse, pas de ligne !! A chaque fois que l'autre appelle Béchar, mêmechose, et ça dure des heures !!!!!
Imaginez un peu la tension et la pression qui augmentent dans le hall.
Des voyageurs arrivent, prennent leurs billets, discutent dans une langue que ne nous ne comprenons pas mais certains sourirs sont significatifs!!!!

A plus tard
L suite sera intéressante je vous le garantis
Gérard
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CEOLIN Gérard



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MessagePosté le: Dim 16 Avr 2006, 19:05    Sujet du message: souvenirs de l'AMSAM suite Répondre en citant

Pour me rappeler où j'en étais, j'ai relu le brouillon de nos exploits sur l'aéroport (! ) d'Adrar, et je constate que ce que nous y avons fait n'était pas très glorieux pour les lecteurs du journal s'entend !!!! BREF, le passé est le passé, place à l'avenir qui en l'occurrence est de rapatrier Pierre en France.
Comme je vous le disais, l'arrivée des passagers se fait doucement, avec quelques sourires que nous avons du mal à interpréter, la paranoïa du Dakar peut être, va savoir?
Une parenthèse ici, que je dois ouvrir car tout le monde n'est pas à mettre sous le même burnou: lorsque je "repêcherai Pascal Boujiaud, perdu à 180 km au sud/sud est de Reggane, nous serons accueilli d'une façon extrêmement poignante par un policier, une douanier et un responsable de l'aéroport de Béchar: ceux ci n'hésiterons pas à nous offrir la seule pièce chauffée et les lits confortables pour nous qui étions crevés de cette expédition, pour passer la nuit au chaud car dehors: il gelait !!!!!!
Bon voila que je délire, revenons à nos moutons, ou plus exactement à l'avion.
L'aventure radiophonique continue entre Béchar , Ouargla et Adrar. Rien ne se passe , rien à faire pour avoir le moindre contact avec qui que ce soit , pas la moindre possibilité pour joindre la Suisse.
A ce propos, il m'a été raconté par la suite que le bruit courrait qu'une équipe médicale était perdue dans le désert et que Thierry Sabine refusait de partir à sa recherche. Quand nous avons appris cela avec Bouvier nous avons tellement rigolé que les fatigues pour rattraper le rallye se sont envolées d'un coup!! perdu sur un "aéroport" faut le faire non !
Bon, vers la fin de la matinée, début de l'après midi, ' personne n'a de montre au poignet ) on nous annonce l'arrivée de l'avion. OUF !! le calvaire de Pierre va pouvoir se terminer.
Ce fameux avion annoncé, on se présente toujours avec Bouvier sur le tarmac , après avoir annoncé la nouvelle à Pierre, qui attend toujours à l'ombre. Il n'y a pas loin de son emplacement au tarmac, pas plus de 10 mètres à parcourir pour être sur la piste; Surtout n'imaginez pas une piste goudronnée ou en béton, seulement des cailloux concassés et très bien écrasés: un piste du Sahara pouvant recevoir des avions.
Lorsque nous passons la porte dite d'embarquement, on arrive sur la piste pour guetter le bel oiseau et là: stupeur, l'avion annoncé arrive bien , signalé par de magnifiques volutes de fumées qui sortent du moteur droit: ce dernier est en flammes! Pauvre Nord 262, il fait vraiment chaud au Sahara.
Imaginez la stupeur qui nous envahie, que faire ? Impossible de retourner à l'hôpital, et pour cause. Difficile de raconter l'histoire à Pierre qui recommence sérieusement à souffrir dans cette position: allongé dans son matelas coquille qui est loin d'être un matelas pullman ( c'est en fait un grand sac en caoutchouc rempli de petites billes de polystyrène et lorsqu'on fait le vide dans ce sac après avoir moulé le patient , les billes s'agglutinent entre elles jusqu à former une sorte de sarcophage très dur, servant ainsi de portoir )
Le retour est impossible, il n'y aura plus d'avion nous dit le responsable. Nouvelles palabres avec les techniciens chargés de la radio, toujours impossible de vérifier ce qui ce passe, toujours la barrière de la langue.
Au bout de deux ou trois heures d'âpres discussion, et après s'être fait remboursé le billet d'avion de Pierre et de la civière, on décide d'utiliser une nouvelle stratégie: comme l'avion de ligne était un avion d'Air Algérie, nous demandons s'il n'est pas possible d'obtenir un avion sanitaire de la même compagnie. Et là miracle, comme quoi prêcher dans le désert.........................
A+
Gérard
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Jeff



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MessagePosté le: Dim 16 Avr 2006, 20:16    Sujet du message: Répondre en citant

Les tribulations de l'équipe médicale sur le Dakar 79!!!!! Un vrai roman!!! Comme quoi, ces premières éditions du rallye sont réellement riches en aventures humaines et l'on s'aperçoit que chaque concurrent ou membre du rallye a vecu une foule d'aventures différentes. Bref, le pied de lire tout ça et de voir toutes les péripéties vécues par les concurrents à l'époque!!! Tout ça n'existe plus....bien ou mal, on ne sait pas, mais quel plaisir de se replonger dans ces souvenirs!!!!
A+
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Seb



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MessagePosté le: Lun 17 Avr 2006, 09:51    Sujet du message: Répondre en citant

Salut,

Quelle prose !
Je me suis juste permis de mettre tout à la suite pour une lecture plus aisée !
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CEOLIN Gérard



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MessagePosté le: Lun 01 Mai 2006, 11:13    Sujet du message: souvenirs de l'AMSAM Répondre en citant

Aujourd'hui 1er mai, je continue ma prose....
Donc, un miracle arrive bien dans le désert, le prêche a bien fonctionné, comme quoi tout arrive à point à qui sait attendre, et Dieu sait, si nous avons attendu. Je dis Dieu, mais tout autre peut faire l'affaire, surtout en Afrique.
Bien, après une courte hésitation car le temps commence à presser, on discute avec les pilotes de l'avion en panne. Par parenthèse, ils n'ont pas l'air si paniqués que ça, plutôt contents même, vu l'âge de l'avion.....
On leur présente notre problème, et ils nous disent qu'il est toiurt à fait possible d'avoir un petit avion sanitaire bi moteurs ( vaut mieux !) type Beeschcraff ( pas sûr de l'ortographe, mais en phonétique ça fait l'affaire )pour venir chercher notre bléssé. Les discussions commencent entre les "locaux", nous ne saurons jamais d'où est venu cet avion sanitaire, mais une heure après cette discussion, l'avion attendu arrive, eh oui, avec hotesse accompagnatrice s'il vous plait, pas canon, mais présente.
On charge Pierre dans l'avion avec notre "ami " Schricke comme autre accompagnateur-convyeur.
Je suppose que vu le peu de temps qu'il a fallu à cet aéronef pour venir, celui-cidevait être basé à Béchar où dans ce périmètre.
La suite est assez amusante: dès que l'avion a pris son envole et a
décollé, on tente de rappeler la Suisse et là: nouveau miracle. Décidement c'est un jour de chance: ça marche!!!!!! comme quoi il suffisait d'attendre les bonnes ondes.
L'assureur contacté, nous lui racontons notre histoire bien evidemment. Je passe les petits détails mais un jet est affrêté, et vu la rapidité de celui ci par rapport au bimoteur les espoirs sont permis d'avoir une rencontre entre ces deux avions à l'aéroport d'Alger. On arrive à convazicre l'assureur de faire arrêter le petit avion à Alger et de faire un transbordement de Pierre dans l'avion suisse, sans froisser les Algériens, l'avion de l'assureur conduira donc Pierre dans d'excellentes conditions, en France, sous surveillance médicale, vraie, durant tout le trajet.
Lors de la présentation du rallye par Therry Sabine au cinéma Normandie à Paris quelques mois plus tard, je reverrai Pierre sur ses deux jambes, qui me confirmera que tout c'est bien déroulé, comme prévu, tant mieux pour tout le monde. D'autres évacuations aurons lieu, dans des conditions semblables et tout aussi rocambolesques, mais par chance je n'y participerai pas.
Après toutes ces péripéties, il fallait bien rejoindre le gros du rallye car ce dernier était entre Reggane et In-Salah, et nous, à Adrar. Il nous fallait rejoindre tout le monde au plus vite, car comme je vous le disait on nous croyait perdu, les radios fournies par l'organisation ne fonctionnaient pas ( et n'ont jamais fonctionné ), donc impossible de prévenir qui que ce soit.
Nous étions le 31 décembre 1978, le réveillon allait être encore assez épique pour nous, mais c'est une autre histoire que je vous compterai plus tard, donc: a +
Gérard
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mimitch



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MessagePosté le: Lun 01 Mai 2006, 11:43    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours aussi disert sur le désert ! Bravo Gérard,

Des recherches minutieuses me permettent de proposer "Beechcraft" pour l'orthographe du zinc.
http://www.aopa.org/asf/publications/beech_bonanza.pdf
Que ma contribution est modeste par rapport à vous, mais que mon plaisir est grand à vous lire.

Tchouss
_________________
"Le dakar, c'est fini" : LE FIGARO février 86
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CEOLIN Gérard



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MessagePosté le: Mar 30 Mai 2006, 16:28    Sujet du message: AMSAM DAKAR 1979 Répondre en citant

Comme je vous le marrai, il y a fort longtemps, ( un mois presque comme ça passe vite !!) après avoir fait partir Pierre vers la France en bonne compagnie , il nous fallait rejoindre le rallye.
Nous espérions passer les fêtes du réveillon avec les autres qui étaient entre Reggane et In-Salah, mais la distance était assez grande entre eux et nous. Deux solutions: soit remonter à l'embranchement vers Béchar et prendre la direction de Timimoun et prendre la direction de la transsaharienne et redescendre vers In-Salah ( ça fait quand même près de 1000 km !!!!!!!) soit prendre le chemin du rallye: direction Reggane et In-Salah soit la moitié de kilomètres a faire: comme on dit : y a pas photo.
Donc la decision est vite prise, traversée d'Adrar dans le sens du rallye avec Joëlle et Bouvier .
La voiture est allégée bine que Pierre ne pesa pas très lourd. Plein d'essence fait, vogue la galère. Enfin quand je dis vogue, je devrais plutôt dire vole car jamais je n'ai réussis à faire voler une 504, encore que.....Donc, tant qu'il y a du goudron, on fonce et on arrive à Reggane en fin d'après midi, vers 18/19 heures. Bien entendu, personne ne nous attend et pour cause, tout le monde et parti, même plus de camion balai.
Nouveau plein d'essence, et en route. Je pense que jamais le pompiste n'a distribué autant de carburant en si peu de temps.
La piste au début est assez roulante, on suit les traces sans problèmes, à une vitesse assez élevée cepandant.
La particularité en Afrique et au Sahara en particulier est que la nuit tombe vite, très vite. Après avoir failli faire une embardée à cause d'un camion garé en sortie de trajectoire,dans un virage sur la gauche, non éclairé , à peu près à 120 km/h, un très long contre bracage nous a permis de rester sur la piste mais surtout sur les 4 roues. Je revois encore la scêne et je me dis qu'il faut être un peu fou pour faire ce genre de figure, la nuit !! Donc, coup de volant à droite, coup de volant à gauche, toujours pied au plancher, la voiture roule assez longtemps en travers, il ne faut rien relacher sinon: plantage assuré voire plus, et sortir les plaques de désemsablage la nuit: galère. On décide de s'arrêter, et là: on découvre avec Bouvier que Joëlle est endormi!!!!! Bercée par les ondulations de la voiture elle ne s'est apperçu de rien; tant mieux.
On découvre une toute petite lueur sur notre droite, juste à quelque mêtres de l'endroit où nous sommes arrêté. On va voir, et là surprise, nous decouvrons une éspèce d'enclos fait de buissons d'épineux dans lequel se trouvent quelques chêvres mais aussi un vieillard assisté d'un jeune garçon pas plus vieux que 10 ans, assis sous une sorte de tente . La lueur est celle d'un petit feu sur lequel chauffe une petite "bête" embrochée (une scène tout à fait irréelle car en y regardant d'aussi près que le peu de lumière nous le permet, on découvre que cette bête est enb fait un rat du désert que sert de méchoui !!!!!!! On part sans demander notre reste des fois que nous soyons invité au festin, et comme personne ne parle le français, on retourne au chaud dans la voiture !!!
On dort enroulé dans des couvertures de survie, nous devant et Joëlle couchée sur la banquette arrière. Tous enroulés dans des couvetures de survie, je vous garanti qu'on dort mal: le bruit du froissement de ces couvertures ne fait rien pour faciliter le sommeil.
Bref, on dort peu ( encore que la notion du temps commence à nous échapper ), mais surtout mal. Le reveil se fait grace au soleil qui bien que brillant n'est pas chaud à cette heure et en cette saison. Et là: on est seul sur la piste, au beau milieu de celle ci, comme le camion de la veille. Plus de chêvres, plus de tente, plus de buisson, plus de veillard ni d'enfants: on est seuls. Reste à nous souhaiter la bonne année, nous sommes en 1979!!!!!!Pas de réveillon car trop fatigués et puis personne n'y a pensé. On mange donc cacun deux à trois barres energétiques à 750 calories chacune: bonjour la ligne si on continue à ce train là. tu parles d'un "petit" déjeuner: pas de café, juste un petit peu d'eau et on repart, la toilette...on verra plus tard.

Donc: à plus tard car c'est pas fini
Gérard
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Jeff



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MessagePosté le: Mar 30 Mai 2006, 19:54    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours le même plaisir de lire ces aventures "para-course"!!!
Moi qui pensait que seul René Metge avait osé violenter ces "ambulances", je m'aperçois avec un certain plaisir que toutes ces lionnes ont été pilotées avec ferveur!!!! Voir une 504 break à l'attaque en plein travers devait valoir son pesant d'or!!!!
On a hate d'en savoir plus!!!
a+
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CEOLIN Gérard



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MessagePosté le: Ven 23 Juin 2006, 09:27    Sujet du message: souvenirs de l'AMSAM Répondre en citant

Comme me le disait José il y a quelques temps, "le plus difficile n'est pas de commencer, mais de terminer".
Cette pensée est bien réelle et pourrait même être un sujet du bac, qui sait, un jour peut être?
Donc, je continue.
On repart donc après un frugale petit déjeuner. Bouvier prend le volant, pour voir comment on conduit dans le sable. Je lui conseille de ne pas relâcher l'accélérateur sur le sable, qui, par sa couleur indique s'il est plus ou moins porteur. Très clair, on s'enfonce, plus foncé, il est plus porteur.
Bref, si mon ami Bouvier ralentit: c'est le plantage assuré. Un bon kilomètre après notre départ, ce qui devait arrivé arrive: on est ensablé bêtement.
Grâce aux plaques de désensablage que nous avions gardées, allez savoir pourquoi, on va se sortir de cette mauvaise passe. On les attache au pare choc arrière après les avoir coincées sous les roues. Tout le monde remonte à bord, et fouette cocher. L'auto se sort du sable et on roule avec les plaques solidement attachées, pour rejoindre une partie dure. Là on s'arrête car nous ne pouvons aller à Dakar en traînant ces objets derrière nous. Tout rentre dans l'ordre, les plaques sont ré attachées sur la galerie et je reprend le volant.
On suit la piste et ses nombreuses traces parallèles, chaque concurrent ayant pratiquement fait sa trace. En effet, la piste proprement dite n'est que peut praticable pour une deux roues motrices, qui plus est basse, sans trop de garde au sol. Si on roule de manière locale, à deux ou trois à l'heure ça passe, la preuve on double des locaux qui n'ont jamais de problème malgré une surcharge qui les services des mines ne peuvent pas soupçonner. Mais au jeu du hors piste on peut avoir des surprises.
A l'entrée d'un village ( Aoulef) après avoir eu "prie" pour qu'on ne s' ensable plus et qu'on puisse rattraper le reste de la caravane, on voit arriver de la gauche un camion citerne. Comme il est de coutume dans le désert, on s'arrête et on se met à discuter. Le chauffeur du camion est content de nous voir et de parler avec des français: il nous raconte que dans sa jeunesse, il a été conducteur de camion grumier en Isère et que c'était très beau etc etc. Il est revenu en Algérie mais regrette le passé. C'est un autre sujet.
On s'arrête donc dans le village, on rediscute on boit du thé, on fait des photos avec les locaux, Joëlle, et nous deux avec tout le monde ( photos disparues, merci Mr CARON!!!!) et on repart. Le conducteur du camion nous dit de rester à côté de lui, nous allons couper à travers ( quoi, il n'y a rien!) et rattraper In Salah plus vite que par le chemin normal.
On roule à la vitesse du camion, environ 90 km/h, ce qui n' est à prêt tout pas si mal pour du hors piste pur. Le hors piste, c'est bien: pas de trace,,pas de piste et pour cause, mais des cailloux pointus, du silex alléchant pour les pneus: beaucoup. Soudain, la 504 fait une embardée et tourne brutalement sur la droite. Impossible de tenir le volant. Heureusement le camion est à gauche sinon : choc et ce qui s'en suit, constat amiable etc etc et en plus allez expliquer à un assureur que vous êtes rentré dans un camion, en plein désert parce que vous avez eu un problème!!!!!On s'arrête : pneu complètement déchiqueté. Encore merci au conducteur du camion et à son aide qui nous change la roue. A aucun moment ils n'ont voulu que nous nous en occupions.
On repart et on rejoint la piste principale. Soudain le camion qui faisait la trace s'arrête, brutalement. Nous descendons tous de nos véhicules respectifs pour constater que si nous avions roulé de nuit en hors piste, personne ne raconterait ces aventures. Un précipice avec au fond In Salah.
La piste qui menant vers la ville est sur notre gauche et descend en lacets. Arrivé en ville, nous demandons au chauffeur s'il connait un """"restaurant"""", on s'installe dans un "endroit où on peut manger" tous ensemble sauf l'aide qui est arrivé à destination. Qu'est ce que s'est bon , des radis au beurre au goût particulier une tomate et un morceau de viande que je soupçonne être de la chêvre. Qu'importe, nous sommes en 1979 et bientôt nous allons attaquer le goudron pour rejoindre Tammanrasset.

A bientôt pour la suite du voyage.

Gérard
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Jeff



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MessagePosté le: Ven 30 Juin 2006, 09:37    Sujet du message: Répondre en citant

Encore une fois, que du bonheur de se replonger dans ce premier Dakar!!!! Et je comprends mieux pourquoi beaucoup de concurrents sont revenus de ce rallye avec des aventures plein la tête mais aussi beaucoup....de kilos en moins!!!!
A+
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mimitch



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MessagePosté le: Sam 01 Juil 2006, 11:16    Sujet du message: Répondre en citant

Moi non plus je ne m'en lasse pas, cependant, je note une amélioration possible, j'aimais bien "estaminet" plutôt que """restaurant""".O ! Gérard, s'il te plait, continue !
_________________
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CEOLIN Gérard



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MessagePosté le: Dim 02 Juil 2006, 09:59    Sujet du message: dakar 1979 Répondre en citant

Il est vrai que j'aurai pu remettre "estaminet" mais c'était déjà fait !
j'ai mis restaurant entre guillemets ( beaucoup ) car je n'ai pas pu qualifier autrement cet endroit qui ressemblait ( ou ressemble encore ) à la fois à un local où on pouvait manger ( prendre un repas est franchement exagéré ), faire des emplettes, faire la causette avec des gens de passage ....
Je revoie encore ce lieu qui n'avait rien de l'estaminet de Ghardaïa: plus lumineux, en plein soleil d'ailleurs, sol carrelé, tables individuelles pour quatre !!!!!et non longue table avec des bancs de chaque coté qu'il fallait enjamber pour s'asseoir... rien à voir en fait.
Voilà, désolé
Gérard
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CEOLIN Gérard



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MessagePosté le: Lun 04 Sep 2006, 10:36    Sujet du message: dakar 79 souvenirs, souvenirs................. Répondre en citant

Après des vacances bien méritées, pour tout le monde , je reprends le cours du voyage vers Dakar, bien sûr !
Après avoir pris un frugal repas des radis en entrées, ( je m'en souviens car Bouvier ne voulait pas les manger car il ne savait pas comment il avaient été lavés: peur de la tourista ? ) un peu de mouton et une ou deux cuillers de semoule, nous échangeons des sincères poignées de mains avec nos nouveaux mais ephemères amis et direction la station service. Et là: spectacle:il y a de l'essence mais rien d'autre. La station est flambant neuve, pas inaugurée mais déjà rangée:
les boîtes d'un litre d'huile sont empilées en pyramides suivant leur qualité, et ce tout autour de la pièce d'accueil ( plus de photo à vous monter !!!). Il y a une machine à démonter les pneus mais pas d'air comprimé car le compresseur n'est pas branché, idem pour le pont, et tout est à l'avenant, pas de pneus neufs mis chambre à air bien évidemment. Même le pompiste semble neuf....enfin, tout attend l'inauguration. On fait quand même le plein et direction Tam. On est bien crevé, au propre comme au figuré. Bouvier prend le volant, Joëlle à coté, met le siège en couchette et moi je m'installe derrière sur le matelas coquille, pour un somme.

Donc, je vous rejoindrai après ma sieste, a +
Gérard
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Jeff



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MessagePosté le: Lun 04 Sep 2006, 11:07    Sujet du message: Répondre en citant

Même après les vacances, on replonge avec délices dans les aventures de l'AMSAM lors de ce rallye 79. Dire qu'il y avait des photos pour agrémenter ce récit et qu'elles ont disparu!!!! C'est aussi le but de Dakardantan.com de faire en sorte que cette mémoire photographique de ces premières édition perdure et résiste au affres du temps!!!!
Qu'il est bon de replonger dans cette 504!!!!
A+
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CEOLIN Gérard



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MessagePosté le: Lun 13 Nov 2006, 13:07    Sujet du message: dakar 1978 Répondre en citant

Suite à une sieste prolongée à l'arrière de la 504, je me reveille secoué par les soubressauts de la voiture.
Je demande à Bouvier ce qui se passe, il me repond rigolard: tu verras quand on croisera une bagniole!!!!!!
En effet, la trans saharienne n'est, à l'époque que goudronnée sur une seule largeur de goudronneuse. De chaque coté de ce ruban de bithume, une bande d'un mètre de large encailloutée, et qui présente la particularité de se trouver à 10/15 cm au dessous de la route !!!!
L'idée est en soi très bonne puisque la circulation n'a rien à voir avec ce qui se passe sur nos périphériques, mçeme la nuit.
Donc, lorsqu'on se croise, chacun doit ( devrait ) ralentir, descendre sur sa partie non goudronnée, puis remonter sur le bithume. En principe.
Mais là, les véhicules du rallye représentent une augmentation de la circulation inimaginable à cette époque de l'année, et en plus, c'est le premier Dakar, le mythique.
Bref, je comprend pourquoi mon sommeil a été ecourté, lors d'un croisement. C'est carrement le salaire de la peur: notre "adversaire " arrive à allure relativement modeste autant qu'on puisse en juger car nous, étant en retard on va assez vite ( largement de quoi perdre ses points de permis ). Bouvier me dit: tu va voir comment on se double. Moi ça va à peu près, je suis déjà dans le matelas coquille, Joëlle non.
Le véhicule arrivant , se serre au maximum sur le bord du goudron ne descend pas sur sa partie ce qui me semble un peu bizard mais bon, faut voir comment ça va se passer. La voiture est quasiment arrêtée au moment du croisement.
Bouvier ne lève pas le pied descend brutallement sur la droite, croise notre victime du moment et lorsque nous sommes sur les cailloux ceux ci se mettent à voler , ainsi que la poussière. Je me retourne et vois notre "croisé " stoppé sur le côté attendant de voir clair dans la poussière.
T'as vu me dit Bouvier, c'est comme ça à chaque fois. Joëlle confirme.
Il reste beaucoup de travail pour goudronner la route afin de ce croiser sans risque!
Je comprend donc pourquoi j'étais secoué par épisode, mais quel risque retrorestectivement car quand on remonte sur le goudron, l'intérieur du pneu en prend un sacré coup et éclater à 140/150 km /h, ça craint comme on dit, le Samu mettrait un certain temps pour arriver!
Donc on se fait aux croisements périlleux et on continue notre bonhomme de chemin. 700 km à faire le plus vite possible pour rejoindre les amis. La route est belle en contrairement à ce qu'on pense, les paysages sont magnifiques. Le Sahara n'est pas plat . Des dunes soit mais aussi des collines qu'il faut gavir, des dromadaires qu'il faut éviter, des camions garés sur le bord de la route... Des arbres parfois enfouis jusqu'au milieu de leur tronc dans une dune qui avance, l'immensité du desert avec ses mirages. Ce qui frappe le plus, c'est le monde qui vit dans ces endroits. A chaque arrêt soit pour faire une photo, soit pour satisfaire un besoin naturel, nous avons été, dans les dix minutes apostrophés par des locaux. Nous ne pouvions pas satifaire leur demande qui était essentiellement de l'eau. A ce sujet, nous avons doublé plusieurs puits dont le plus pittoresque est sans aucun doute celui des gorges d'Arak, à mi chemin de Tamanrasset. La "palmeraie" du lieu est assez surprenante car elle semble incongrue: après avoir roulé entouré de paysages surtout rocailleux, on ce trouve dans une oasis de verture qui n'a bien entendue rien à voir avec celles du nord ( Adrar ou Reggane par exemple) mais ça fait du bien de voir du vert.
Le soleil couchant frappe les falaise des gorges et lorsque nous montons le col qui nous conduit au sommet de cette dépression, le spectacle est féérique: toute la montagne est rouge, dans un ciel d'arrière plan noir: on ne voit qu'elle (merci monsieur carron pour mes photos!!!!!!!!!!!!) On reste un moment a contempler ce spectacle, mais evant la venue de visiteurs du soir, on décide de repartir. Le reste du voyage se fera sans problème notoire. Nous rejoignons le rallye au grand hotel de Tam, où comme vous vous en douté nous sommes accueillis comme des extraterrestres. En effet, radio rallye avait annoncé que nous étions perdus et que Thierry Sabine ne faisait rien pour nous rechercher. Certains concurrents, je l'apprendrais plus tard, avaient envisagé de faire la grève du rallye jusqu'à ce qu'on nous retrouve. L'idée d'être perdus durera encore longtemps, nous n'étions que trois à savoir ce que nous faisions entre In-Salah et Tam. Beaucoup de concurrents viendront nous voir pour savoir ce qui s'était passer et prendre des nouvelles de Pierre Banino. Thierry en homme pragmatique ne nous dira que: "bravo d'être là", et ça nous suffira, du moins en ce qui me concerne. Il sera encore étonné de nous trouver avec le camion balai sur la plage de Dakar en même temps que les concurrents.
Bref, Guy Dreumont nous concocte, en vrai mère poule un petit repas, on s'enstalle dans les chambres où il reste encore un peu de place et là on dort tranquille.
La suite, Joëlle nous quitte, reprend son rôle dans l'organisation. Elle sera pour beaucoup, je pense dans le jugement de Thierry sur à son assistance médicale. Nous remettons le matériel médicale dans la 504, on fait le plein d'essence et on repart vers l'aventure dans la dune de Laouni que je vous conterai plus tard. Bouvier change de véhicule, j'hérite de Ranjal à mes cotés, pas pour longtemps, jusqu'à la frontière.

Donc à bientôt pour une aventure gastronomique dans le desert.
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