Jeff

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Posté le: Ven 09 Juin 2006, 11:14 Sujet du message: Témoignage Pierre Schricke Suzuki N°53 |
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Voici un article trouvé en parcourant le web sur le site suivant:
http://www.humanite.fr/journal/1995-01-02/1995-01-02-715280
On peut y lire le témoignage de Pierre Schricke, pilote de la Suzuki 125 TS n°53:
"Le témoignage et les souvenirs de Pierre Schrike présent en 1979 comme motard"
PIERRE SCHRICKE fut l’une des premières « victimes », sinon la première, du grand raout médiatique qui a entouré le Paris-Dakar dès sa première édition en 1979. Passionné de compétitions à moto, il s’engage en 1977 dans le rallye Côte-d’Ivoire - Côte d’Azur et se prépare à prendre le départ du rallye « 5-5 », une épreuve qui devait se dérouler sur chaque continent. Finalement annulé, le 5-5 donne des idées à Thierry Sabine, qui met sur pied l’épreuve africaine qui connut le sort que l’on sait.
Blessé à la main, Pierre Schricke fait des déclarations « à chaud », que certains s’empressent d’amplifier, voire de déformer. De la sorte, le motard n’aura participé qu’à un seul Paris-Dakar, Thierry Sabine, qui a jugé ses propos excessifs, ayant exigé et obtenu que le concurrent soit interdit de course. Agé aujourd’hui de trente-huit ans, la passion des sports mécaniques n’a pas quitté Pierre Schricke, qui fut à l’origine du « Super Motard » et se souvient que son accident est survenu alors qu’il était hors course.
« J’avais une Suzuki 125 et le moteur a cassé avant Reggane, précise-t-il. J’ai eu l’autorisation de poursuivre le rallye, mais hors classement, au guidon d’une Yamaha 500. C’est alors que j’ai chuté, récoltant une belle fracture au poignet. L’assistance médicale, à l’époque, n’était pas à la hauteur. Les voitures des médecins, des 504 de série, s’enlisaient tout le temps et évidemment arrivaient souvent longtemps après un accident. N’empêche, nous avions payé une assistance médicale qui s’est avérée très légère, c’est le moins que l’on puisse dire. »
De nombreux concurrents n’étaient pas prêts ni suffisamment avertis des risques encourus sur une telle épreuve. Il suffisait de remplir un dossier auprès de la Fédération française de motocyclisme ou à la Fédération du sport automobile, muni d’un permis de conduire. Après une visite médicale, le concurrent recevait sa licence. « Il suffisait de verser les droits d’engagement et on pouvait partir pour 10.000 kilomètres de pistes, ajoute-t-il. Personne ne s’inquiétait de savoir si on étaient aptes à la conduite en tout terrain. »
Sur les 170 partants de Paris, 70 seulement rallieront Dakar cette année-là. Parmi les manquants à l’appel, nombreux furent les pilotes blessés ou perdus. « Tous ces accidents étaient dus, pour la plupart, à la fatigue, poursuit-il. A l’arrivée de l’étape, les concurrents étaient exténués. Chacun devait ensuite réparer, bricoler et c’était autant de pris sur le sommeil. Le matin, debout à 5 h 30 et se préparer aussitôt à partir. A ce rythme-là pendant une semaine, pas étonnant qu’il y ait eu des chutes ! » Pierre Schrike ne regrette pas d’avoir participé au premier Dakar, mais ne regrette pas non plus de n’y être plus retourné. Avant le départ, lors de son premier briefing à Paris, Thierry Sabine avait annoncé : « Combien verront l’arrivée ? » Mais, ainsi qu’il le disait souvent à propos de multiples « incidents » de parcours : « C’est le Dakar ! »"
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